La décision de fermer ses frontières avec la Guinée, à cause d’ebola, semble une décision qui pèse sur les épaules de Macky Sall. Ses lieutenants, après la vague de réprobation et d’incompréhensions en Guinée, à Dakar et en Afrique, font feu de tout bois pour convaincre l’opinion. Qui se sent morveux se mouche non?
Macky Sall veut faire avaler cette couleuvre, sur le plan de la communication, aux Guinéens et à l’opinion africaine et internationale. La ministre séngalaise de la Santé puis depuis quelques heures, le ministre des affaires étrangères, Makeur N’Diaye.
Dans la presse dakaroise, le chef de la diplomatie sénégalaise insiste sur le fait que son pays a tenu, avant la décision de fermer ses frontières avec la Guinée, à informer Conakry.
« On les a informés. C’est moi-même qui ai informé le ministre guinéen des Affaires étrangères, on était ensemble à Yamoussoukro, au sommet de la CEDEAO. Quand le Président Macky Sall prenait la décision, il était à Yamoussoukro. Et avant même que la mesure ne soit connue au Sénégal, il m’a demandé d’informer les Guinéens » explique Mankeur N’Diaye.
Le Sénégal a décidé le 29 mars dernier de fermer, « jusqu’à nouvel ordre », ses frontières avec la Guinée afin d’éviter la propagation du virus Ebola qui a déjà fait plusieurs dizaines de morts dans ce pays voisin avec lequel il est lié par la géographie, l’histoire et la culture.
La mesure concerne, en croire le département de l’Intérieur, les points de passage dans les régions de Kolda (sud) et Kédougou (sud-est), zones en temps normal très fréquentées par des commerçants et forains.
Le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé avait dit ne pas » comprendre » cette décision du voisin sénégalais. Surtout que l’OMS ( organisation mondiale de la Santé) ne voyait non plus la nécessité d’une telle mesure.
» Le Président guinéen n’a jamais dit que son pays n’avait pas été informé, mais qu’il ne comprenait pas pourquoi le Sénégal a fermé ses frontières » renchérit Mankur N’Diaye.
Le Sénégal, qui a fermé ses frontières contrairement à Abidjan, Bamako, Monrovia, Freetown, Gambie, Bissao, tous frontaliers avec la Guinée, ne manque pas d’argument pour se faire plaire.
Et les ministres sénégalais n’arrêtent guère de pomper l’air avec ce pseudo signe d’-amitié et de soutien.
» On ne s’est pas contenté de fermer les frontières, on a envoyé une équipe médicale à Conakry, ceux de l’Institut Pasteur sont là-bas et les assistent. Le ministre de la Santé est en conversation quotidienne avec son homologue guinéen pour discuter du type d’appui qu’on peut leur apporter » défend le ministre des Affaires Etrangères du Sénégal.
Il est à se demander pourquoi le Sénégal, un Etat souverain, qui a pris une décision souveraine de lâcher son voisin quand la case de celui-ci prend du feu, continue-t-il à se justifier? Cela veut simplement dire, celui qui se sent morveux se mouche.
En Guinée, l’épidémie de la fièvre hémorragique Ebola a causé 101 morts. A date, une dizaine de malades sont guéris et les partenaires se joignent aux auorités pour bouter hors du pays ce virus maudit.
Des spécialistes présents depuis l’apparition de ce virus rapportent à Conakry que l’épidémie est en passe d’être circonscrite.