De notre Correspondant en Europe– Depuis le 6 mai dernier, le Ministre guinéen des Droits de l’Homme et des Libertés publiques, Kalifa Gassama Diaby, est à Genève ( Suisse) pour participer à la 52ème session du Comité contre la torture. Le Ministre est passé devant le comité pour faire sa déclaration sur la situation de la Guinée et les questions de torture.
Un rapport sur la Guinée a été déposé par le Ministère des Droits de l’Homme conformément à l’article 19 de la Convention contre la torture ou autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants, du 10 décembre 1984.
Le passage devant le Comité contre la torture d’un ministre guinéen en charge des Droits de l’Homme, est une première dans l’histoire politique de la Guinée. Car depuis la ratification en 1989 de la convention par la Guinée, notre pays n’a jamais présenté son rapport devant cette audience, qui est l’organe de traité de cette convention. C’est donc seulement à l’arrivée au pouvoir en Guinée du Pr Alpha Condé que ce passage a été rendu possible.
Le ministre a fait sa déclaration tant attendue devant le Comité dont les membres ont posé des questions notamment sur la torture, des traitements inhumains cruels et dégradants en Guinée, de détentions arbitraires et abusives, des violences à l’égard des détenus… Aussi les violences faites aux femmes, la protection des enfants, les mutilations génitales féminines, ou l’indemnisation des victimes, auront été entre autres sujets abordés par le Comité sous forme d’échanges et de questions.
De sources diplomatiques, la présentation de ce rapport par le Ministère des Droits de l’homme et la présence même du Ministre, ont été très appréciées par le Comité. D’autant plus que Kalifa Diaby, connu et apprécié à Genève, est réputé pour dire franchement les choses telles qu’elle se présentent et ne pas cacher la réalité.
Pour certains observateurs, le rapport présenté par le Ministre est « exhaustif et objectif ». Les sujets y sont abordés sans langue de bois.