Le Gouverneur de Conakry, Soriba Sorel Camara, est » cité à comparaître devant le Tribunal correctionnel pour abus d’autorité et rebellion » annonce le président de l’Association des huissiers de Guinée, Me Seydouba Kissing Camara. Le Gouverneur de Conakry avait instruit en fin mai aux élus locaux de suspendre l’exécution de certaines décisions judiciaires.
C’est le courrier n° 354 de Soriba Sorel Camara, en date du 30 mai 2014, qui a provoqué l’ire des huissiers de Guinée. Par ce document, le très » zélé » Gouverneur de Conakry demandait aux élus de surseoir à toute déicision judiciare dans les dossiers domaniaux.
Mercredi dernier, réunis en Assemblée générale extraordinaire, les huissiers du pays dénoncent ces mesures. » Il – Soriba Sorel- a outrepassé ses fonctions…Ce n’est pas à lui de donner cette mesure », rétorque le président des huissiers.
Une des recommandations de l’Assemblée générale de cette association demande à Soriba Sorel de » retracter son courrier et d’écrire aux autorités locales de ne plus s’interposer aux décisions judiciaires dansleurs zones ». De manière générale, demande a été faite à toute autorité, qu’elle soit politique, administrative ou militaire à » s’abstenir de toute forme d’ingérence » au niveau de l’application des décisions de Justice.
Si rien n’est fait jusqu’à la date du 23 juin prochain, l’Association des Huissiers de Guinée menace de » suspendre » leurs activités professionnelles dans le pays » jusqu’à nouvel ordre. »
« Etonnement du ministre de la Justice »
Dans un courrier adressé au Gouverneur de la ville de Conakry, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, a été poussé à donner des cours de Droit à Soriba Sorel. Histoire de lui indiquer » les limites de ses pouvoirs ».
« Permettez-moi de vous exprimer mon étonnement quant au contenu de ces instructions. Le principe de séparation du pouvoir tel que repris par la Constitution, pose la distinction fondamentale entre l’Autorité judiciaire et l’Autorité administrative, ne pêrmettant pas à cette dernière d’interférer dans les décisions de Justice » explique Me Sacko, ministre de la Justice en réponse.