Le président de l’UFD n’a pas été tendre avec l’ancien président de la transition guinéenne de janvier à décembre 2010. Mamadou Baadiko Bâ accuse le général Sékouba Konaté d’être le « responsable de tous les crimes économiques et humains de l’histoire récente de la Guinée ».
Interrogé sur Lynx FM dans l’émission Œil du Lynx, le candidat malheureux au premier tour de l’élection présidentielle de 2010 estime que l’actuel patron de la Force Africaine en Attente (FAA) ne veut pas dire toute la vérité sur les événements ayant terni le pouvoir du Conseil national pour la démocratie et le développement (Cndd), dirigé par la jnte après la disparition tragique du général Lansana Conté en 2008.
« Il ne faut pas que le général Konaté parle d’une partie de la vérité mais toute la vérité. Il a planifié les évènements du 28 septembre, il s’est éclipsé pour aller à l’intérieur du pays alors qu’il était le ministre de la Défense d’alors. Il a aussi préparé le cas de Dadis, il a voyagé et Toumba a logé une balle dans la tête de Dadis Camara, » a rouspété l’opposant.
Avant de rappeler celui qui se considère aujourd’hui comme de « donneur de leçons » qu’il était là en 2010 « quand on a massacré les Guinéens à Siguiri en Haute Guinée, fief du RPG, torturé d’autres à Conakry et que le rpg-arc-en-ciel a orchestré le faux empoisonnement de l’eau au palais du peuple, c’est le Général Sékouba qui était au pouvoir ».
Et de s’interroger ensuite : « qu’avait-il fait pour que la vérité jaillisse ?». Pour le président de l’UFD, le général Sékouba Konaté doit « s’expliquer sur sa gestion dans la dernière partie de la transition. D’ailleurs, tout le monde sait que c’est lui qui a orchestré l’accession au pouvoir ethnique en Guinée».
Récemment, le général Sékouba Konaté a fait également l’objet de vives critiques. Abdoul Gadiri Diallo, activiste des droits de l’homme, s’exprimant sur la sortie médiatique concernant le dépôt d’une liste de 150 personnes impliquées dans le massacre du 28 septembre auprès de l’ONU, et à la CPI, a déclaré que s’il (Konaté, ndlr) veut « aider à la manifestation de la vérité, ledit dossier est pendant encore devant les juridictions nationales… Il ne sert à rien de médiatiser. Il faut aider les magistrats à avoir tous les éléments dont ils ont besoin, pour que justice soit faite ».
Au regard de ces différentes réactions, l’on peut aisément déduire que le général Konaté ne fait pas l’unanimité en Guinée après sa gestion chaotique de la transition dont les dépenses publiques ont été estimées à près dix mille milliards de francs guinéens.
in Lejourguinee