Guinée-N’Zérékoré-Au moins 55 personnes ont été blessées dans des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre dans la ville guinéenne de N’zérékoré, au coeur de la zone la plus touchée par l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, ont annoncé samedi les autorités locales.
Un couvre-feu a été imposé à N’zérékoré, la deuxième plus grande ville de Guinée, après des manifestations, jeudi et vendredi, de marchands contre une équipe de santé venue selon eux pulvériser du produit désinfectant dans leur marché sans préavis.
Au moins 27 agents des forces de l’ordre font partie des blessés, a indiqué le gouverneur de la région, Lancei Condé.
« A N’zérékoré ou ailleurs, il y a deux camps: ceux qui croient à l’existence de la fièvre Ebola et ceux qui pensent que l’épidémie est importée. Il y a des interpellations en cours », a-t-il dit.
Le préfet de la ville, Aboubacar M’bop Camara, a affirmé que « les manifestants ont pris à partie l’ambulance de l’hôpital régional, des véhicules de l’Unicef, le véhicule du cardiologue de l’hôpital régional (et) la voiture d’un particulier ».
Le député Honomou Kourouma, originaire de la région, a attribué les violences à d’anciens rebelles, sans plus de précision.
« Si les remous ont causé d’énormes dégâts, c’est en raison de la présence d’une troupe suspecte, qui peuple la ville », a-t-il déclaré à l’AFP.
« Ce n’est un secret pour personne, d’anciens rebelles sont à N’zérékoré. Ils sont là au vu et au su de tout le monde. Ils représentent une menace pour la ville, pour le pays et pour la région », a-t-il affirmé.
Mais le préfet Camara a démenti ces allégations, même s’il a reconnu que « les forces de l’ordre ont été l’objet de tirs dans ce quartier ».
La population de N’zérékoré (1. 000 km au sud-est de Conakry) a plus que doublé ces deux dernières décennies, pour atteindre quelque 300. 000 habitants, en grande partie en raison de l’afflux de réfugiés fuyant les guerres civiles au Liberia et en Sierra Leone.
Partie de Guinée, l’épidémie d’Ebola, qui touche aussi le Liberia, la Sierra Leone, le Nigeria et désormais le Sénégal, a déjà fait au moins 1. 552 morts depuis le début de l’année.
AFP
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