Le pouvoir de Conakry se serait montré frileux s’il ne réagissait pas aux propos scandaleux du président sénégalais Macky Sall qui frise le ridicule en menaçant de plainte le jeune guinéen malade et retrouvé sur le sol dakarois.
Le salut est venu d’un jeune ministre de la Republique qui a pris le courage par les deux mains pour laver cet affront.
» S’il y avait eu plainte- contre le jeune accuse d’avoir introduit le virus Ebola a Dakar, ndlr- , je me serai porte partie » a dit Moustapha Naite, ministre de la Jeunesse lors d’un point de presse il y a quelques heures a Conakry,
Macky Sall lors d’une sortie médiatique à la télévision sénégalaise, a dit que le jeune guinéen constaté malade d’ebola quelques temps après sa venue à Dakar, devrait » « être poursuivi par les juridictions de notre pays car nos frontières ont été fermées ; donc ce jeune a violé nos lois. »
Ce que le pouvoir de Conakry n’apprécie guère. » Nous ne pouvons pas continuellement accepter que nos concitoyens soient stigmatisés sans réagir, » réplique du ministre de la Jeunesse guinéen.
En fermant ses frontières publiquement, et avançant de tels propos, Macky Sall, en croire plusieurs observateurs, sape le fondement de la solidarité entre les pays d’Afrique.
Pour Naité, «ces agissements n’honorent pas leurs auteurs et ils sont de nature à nuire à l’esprit d’intégration sous régionale. Cette épidémie ne saurait entacher les solides liens historiques qui existent entre nos pays. Les hommes et leur régime passent mais les institutions restent ».