Au moins 21 personnes ont été blessées en Guinée lors d’une manifestation contre des officiels en campagne de sensibilisation sur l’épidémie d’Ebola dans le sud-est du pays, a-t-on appris jeudi auprès de la gendarmerie. Photos d’Archives
Le gouvernement a envoyé mercredi soir une délégation conduite par le ministre de la Santé, le médecin-colonel Rémy Lamah, pour ramener le calme après des violences ayant éclaté mardi dans le village de Womé, près de N’zérékoré, la deuxième plus grande ville de Guinée.
N’zérékoré est située dans la zone forestière du pays, qui est la plus touchée par l’épidémie d’Ebola en Guinée.
« Les villageois se sont violemment attaqués (mardi) à coups de pierres et de bâtons à la délégation conduite par le gouverneur, Lancéi Condé, faisant au moins 21 blessés », a indiqué à l’AFP le lieutenant Richard Haba, de la gendarmerie locale.
Les manifestants ont estimé que les membres de l’équipe de sensibilisation étaient « venus les tuer parce que, selon eux, Ebola n’est qu’une invention des Blancs pour tuer les Noirs », a expliqué le lieutenant Haba.
Des membres de l’équipe de sensibilisation, dont deux responsables locaux et quatre journalistes, étaient toujours retenus jeudi par les habitants, selon des sources concordantes.
Au moins 55 personnes avaient été blessées fin août à N’zérékoré, et un couvre-feu avait été imposé dans la ville à la suite d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.
Des commerçants protestaient alors contre une équipe de santé venue, selon eux, pulvériser du produit désinfectant dans leur marché sans préavis.
La Guinée a annoncé mardi le report à décembre de sa fête de l’indépendance, initialement prévue en octobre, à cause de l’épidémie d’Ebola qui a fait depuis le début de l’année plus de 550 morts dans le pays.
L’épidémie, partie de Guinée en début d’année, est la plus grave depuis l’identification du virus en 1976. Elle a tué plus de 2. 400 personnes, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) vendredi.
AFP