Les rapports entre Conakry et Dakar vont mieux. Beaucoup mieux d’ailleurs depuis quelques heures quand le pouvoir de Conakry a décidé de fermer son tarmac à un avion militaire dakarois venu » larguer » le jeune guinéen accusé d’avoir introduit le virus Ebola au Sénégal.
La série de coups bas, de gifles, d’insinuations continue de plus belle entre les capitales Conakry et Dakar qui ne fument plus le calumet de la paix depuis l’apparition du virus Ebola en Afrique de l’Ouest.
Macky Sall qui a bouclé ses frontières pour protéger ses concitoyens de ce virus mortel à 80 pour cent des cas, irrite quelques fois les Guinéens, au plus haut sommet. Les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé, des experts de tout acabit et puis de celles d’une résolution de l’ONU, recemment, ne sont pas des oignons du successeur de Me Wade.
Publiquement, il a laissé apparaître sa grande colère contre un jeune vacancier guinéen, tombé malade d’Ebola à Dakar où il a été d’ailleurs soigné.
Conakry vit tout ce comportement de son » frère » sénégalais – avec lequel il partage une bonne partie de son Histoire, de sa géographie, des relations séculaires- comme un manque de solidarité qui ne dit pas son nom.
Des piques, à l’endroit du voisin – dont le marché de fruits dépend beaucoup des commerçants guinéens- ne manquent guère. Ce, de la part du populo comme des officiels du gouvernement. Après des sorties médiatiques de jeunes ministres et fougueux responsables politiques, voila le Premier magistrat de Guinée de répondre » son jeune frère », Macky Sall.
Panafricaniste, Alpha Condé va-t-il continuer à croire à cette conviction quand les Africains ferment leurs portes à leurs voisins. De toute façon, il continue à tenir un langage diplomatique vis-à-vis de l’attitude discourtois de Macky Sall.
« Il n’y a pas de polémique entre le Sénégal et la Guinée, il y a juste une incompréhension » relativise le président guinéen.
Mais ne peut pas » comprendre qu’Air France entre et sort sans problème en Guinée et que le Sénégal qui est un pays frère ferme ses frontières ». La messe est dite !
A New York, Alpha Condé soutient que : » En fait, il faut isoler Ebola et non les populations. Certes, c’est une maladie grave, mais, ce n’est pas une fatalité et cela peut se guérir à 70 % voire 80%. »
L’essentiel, à ses yeux, c’est de vaincre la maladie, mais c’est la sensibilisation et la mobilisation de la communauté qui font défaut ».
Victimes de stigmatisation à Dakar, les Guinéens résidents dans ce pays » frère » ont eu il y a quelques jours le soutien de Macky Sall, voulant certainement corriger le tir après sa sortie médiatique controversée.