mardi, avril 23, 2024

Massacre 28 Septembre : l’ONU et la CPI demandent des comptes

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, et la Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, ont appelé vendredi le gouvernement de Guinée à traduire en justice les responsables des crimes commis en 2009 dans la capitale Conakry.

 

Le Haut-Commissaire a appelé les autorités guinéennes « à prendre des mesures immédiates et concrètes pour faire progresser l’enquête et engager des poursuites concernant les violations des droits de l’homme, dont des meurtres, des viols et des disparitions forcées, qui auraient été commises par les forces de sécurité contre des manifestants pacifiques dans un stade de football dans le centre de Conakry en 2009 », a indiqué le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) dans un communiqué de presse.

Le 28 septembre 2009, des dizaines de milliers de manifestants de l’opposition ont été attaqués avec des gaz lacrymogènes et des balles réelles par les forces de sécurité guinéennes. Au moins 156 personnes sont mortes, 109 femmes ont été violées et plus de 1.000 personnes ont été blessées. Le sort de dizaines de personnes reste inconnu cinq ans après ces événements.

« A la suite de ce massacre, une commission internationale d’enquête dirigée par l’ONU a recommandé que le gouvernement prenne des mesures appropriées pour faire face à cette situation. Par la suite, le gouvernement a lancé une enquête qui a été menée par une équipe de trois magistrats, mais l’enquête n’a pas encore été achevée et pas une seule poursuite n’a été engagée jusqu’à présent », a noté le HCDH.

« Cinq ans après les événements du stade de Guinée, la justice reste hors d’atteinte pour les victimes », a déclaré le Haut-Commissaire Zeid. « Il est particulièrement inquiétant qu’au moins deux hauts fonctionnaires qui ont été inculpés en relation avec les violations de septembre 2009 restent dans des positions influentes au sein des forces de défense et de sécurité. »

M. Zeid a également noté que de nombreux fonctionnaires ont affiché leurs réticences à répondre aux convocations du tribunal. Il a souligné que les autorités guinéennes devaient réaffirmer leur engagement à assurer le respect du droit à la justice et des réparations pour les victimes de ces violations.

« Des mesures immédiates et concrètes doivent être prises pour faire avancer la recherche de la justice et la lutte contre l’impunité pour les crimes et les violations des droits humains qui ont été perpétrés contre des civils désarmés à Conakry en 2009, » a-t-il dit. « Tous les suspects qui sont membres de l’administration doivent être suspendus en attendant l’achèvement de la procédure judiciaire. Et un message clair doit être envoyé au plus haut niveau selon lequel la coopération avec l’enquête est obligatoire. »

Le Haut-Commissaire Zeid a appelé le gouvernement de la Guinée à faire en sorte que l’enquête et les poursuites ultérieures disposent de ressources suffisantes et bénéficient de l’appui et de la coopération entière du gouvernement.

La Procureur de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, a rappelé de son côté que son Bureau effectue un examen préliminaire de la situation dans ce pays.

« Conformément à sa volonté d’encourager la complémentarité, mon Bureau reste en contact permanent avec les autorités guinéennes à qui il incombe, en premier lieu, de mettre un terme à l’impunité des auteurs de ces crimes. Par voie de conséquence, une enquête nationale sur les événements du 28 septembre 2009 est actuellement en cours et, bien que le dossier en soit toujours au stade de l’enquête, les autorités judiciaires guinéennes ont posé des actes importants, notamment au cours de l’année qui vient de s’écouler », a noté la Procureur.

« Plusieurs personnes qui porteraient la responsabilité la plus lourde dans les crimes en cause ont été inculpées et des centaines de victimes ont été entendues », a-t-elle ajouté.

La Procureur a encouragé les autorités compétentes à poursuivre leurs efforts et à s’attacher particulièrement aux crimes sexuels et à caractère sexiste qui laissent de lourdes séquelles aux victimes, aux membres de leur famille et de leur communauté.

« Cette enquête représente non seulement une avancée significative dans la lutte contre l’impunité en Guinée – État partie à la CPI – mais revêt également une importance capitale pour les victimes qui réclament justice depuis plusieurs années.

En qualité de Procureur de la CPI, je souscris pleinement à leurs aspirations et je comprends totalement leur impatience. J’espère que les responsables des crimes commis le 28 septembre 2009 seront traduits en justice sans plus attendre et il est de mon devoir de m’en assurer, que ce soit devant un tribunal guinéen ou la Cour pénale internationale. Comme je l’ai déjà dit, c’est la seule alternative possible et aucune autre option n’est envisageable », a dit Mme Bensouda.

SOURCE : Centre d’actualités de l’ONU

 

 

 

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