L’épidémie continue de progresser en Sierra Leone et en Guinée, mais elle marque le pas au Liberia, qui reste toutefois le plus durement touché. Alors que le cap symbolique des 5000 morts par fièvre Ebola a été franchi mercredi pour toute l’Afrique de l’Ouest, la présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf a annoncé ce jeudi la levée de l’état d’urgence dans son pays. La mesure avait été prise en août dans ce pays qui reste à ce jour le plus durement touché par la maladie (il totalise la moitié des décès), mais où l’épidémie semble ralentir sa course.
Pour la première fois depuis le début de l’épidémie, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) a constaté lundi «une diminution du nombre de patients d’Ebola» dans le pays. Mais la maladie continue quand même de progresser et le gouvernement libérien tient à préciser que «le combat n’est pas terminé» malgré la levée de cette mesure d’urgence symbolique.
Des traitements à l’essai en Afrique de l’Ouest
L’organisation Médecins sans frontières a annoncé jeudi qu’elle allait entamer le premier programme d’essais cliniques sur des patients atteints d’Ebola dans trois de ses centres en Guinée et au Liberia. «En l’absence de traitement spécifique de cette épidémie, ces essais visent à essayer de trouver une thérapie efficace», a précisé l’ONG dans un communiqué.
Ces tests, qui pourront impliquer jusqu’à plusieurs centaines de patients, porteront sur deux médicaments antiviraux (le brincidofovir et le favipiravir) ainsi que sur une thérapie visant à déterminer si le plasma sanguin de survivants de l’épidémie peut être utilisé pour traiter des personnes infectées par le virus. Le projet a été placé sous l’autorité de l’université d’Oxford, de l’Institut français pour la santé et la recherche médicale (INSERM) et de l’Institut de médecine tropicale d’Anvers.
Le Dr Annick Antierens, qui coordonne les essais pour MSF, a précisé que «ces trois traitements sont le fruit d’un partenariat international sans précédent qui représente un espoir pour les malades d’obtenir enfin un vrai traitement d’une maladie qui tue aujourd’hui entre 50 et 80% de ceux qui sont infectés».
lefigaro