Jeudi matin, leurs voix avaient pris d’assaut les ondes de la radio Espace Fm. Les petits reggaemen – Elie Kamano et Takana Zion- qui se prennent pour des prophètes à Conakry ont montré à l’opinion qu’ils resteront petits, incapables de faire violence sur leurs égos pour réussir un combat commun.Un collectif des artistes guinéens a vu le jour à Conakry pour exiger toute la justice dans le dossier du drame de Rogbanè où plusieurs jeunes spectateurs ont été tués par bousculade lors d’un concert. Malick Kébé et Ablaye MBaye, deux figures du monde culturel sont en prison et attendent leur procès. Mais le président de la délégation spéciale de Ratoma, Batouta Camara, inculpé, est dehors.
C’est dans la dénonciation de ces « deux poids, deux mesures » de la Justice guinéenne que ce Collectif là est né. Il n’y pas de confusion possible à cela.
Au fur et à mesure, dans son fonctionnement, l’égocentrisme entre Takana Zion et Elie Kamano a mis le ver dans le fruit. Takana refuse à Elie d’être le président du Collectif, donc de le « coiffer » au seul motif que lui, il a sorti quatre albums sur le marché mondial du disque. Donc, plus « international » qu’un « local » comme Elie.
Elie Kamano, en direct du studio des » Grandes Gueules », arrache le micro et répond qu’il est « le seul artiste guinéen à faire une tournée dans 18 pays africains ». Et patati patata.
Le motif pour lequel ils sont réunis, n’était plus à l’ordre du jour.
Calme et assistant impuissant à ce méga spectacle ridicule, André Flamy, artiste très apprécié, recadre le débat. Durant quelques minutes, « Fallo » a fait montre de son niveau d’analyse en présentant les vrais problèmes qui assaillent le monde culturel. Sans, dans ses propos, » attaquer » ces deux reggaemen immatures.
La discussion entre Takana et Elie a été houleuse, d’une médiocrité morbide eu égard au combat à mener. Désormais, ils devraient choisir un certain André Flamy au moins comme Président de ce collectif pour éviter aux guinéens un spectacle digne d’un autre âge.