Un médecin contaminé par Ebola au Mali a succombé aujourd’hui, a annoncé le ministère de la Santé, portant à cinq le nombre de morts parmi les personnes ayant contracté le virus en lien avec un imam guinéen décédé.
Ce médecin faisait partie des quelque 300 personnes sous surveillance dans le pays, le dernier touché par l’épidémie, à la suite du décès de ce patient guinéen le 27 octobre à la clinique Pasteur de Bamako, selon un dernier bilan de sources médicales.
« Le patient infecté qui était sous traitement et qui se portait mieux hier (mercredi) est décédé aujourd’hui », a indiqué un porte-parole du ministère de la Santé, confirmant qu’il s’agissait du médecin sous traitement depuis près de deux semaines. Un précédent bilan faisait état de 413 personnes suivies en lien avec le cas de l’imam guinéen, distinct du premier signalé dans le pays, une fillette de deux ans également venue de Guinée et décédée le 24 octobre à Kayes (ouest), qui n’a entraîné aucune contamination.
Le nombre de contacts potentiels recensés « par les services de santé est de 338. Parmi elles, 303, soit 90%, sont suivies avec deux contrôles quotidiens de leur température », a indiqué jeudi le ministère dans un communiqué. Cela porte à cinq le nombre de décès en lien avec l’imam guinéen. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a précisé jeudi dans un rapport que ces cinq contaminations, trois directes et deux indirectes, avaient été identifiées en lien avec l’imam venu de Kourémalé (120 km au sud de Bamako), localité à cheval sur la Guinée et le Mali. Il s’agit d’un infirmier et d’un médecin de la clinique, d’un ami venu rendre visite au patient, d’une femme en contact avec cet ami, et du fils de celle-ci, selon les résultats de l’enquête sanitaire publiés par l’OMS.
Lors des obsèques de l’imam le 28 octobre à Kourémalé, auxquelles « auraient pu assister des milliers de personnes, certaines ont touché le corps », augmentant les risques de contamination, selon l’OMS. L’ONG française Alima va ouvrir prochainement un poste du côté malien de Kourémalé, pour « poser un premier diagnostic de fièvre » en cas de suspicion de nouveau cas et, si besoin, instaurer « éventuellement un système d’isolement », a par ailleurs annoncé jeudi la responsable du pôle diplomatie du ministère français des Affaires étrangères, Christine Fage.
La France a demandé le 15 novembre à ses ressortissants d’éviter de se rendre dans la région de Bamako ou de Kayes, et renforcé son dispositif de lutte contre Ebola en étendant ses contrôles sanitaires pour les passagers des vols directs en provenance de Guinée à ceux venant du Mali.