Ces derniers temps, le nouveau président du conseil national des organisations de la société civile s’est donné pour tâche d’améliorer l’image de la dite institution qui, par le passé, avait perdu de sa crédibilité mais qui a pu de nos jours, fort heureusement, renouer avec les partenaires sur la base d’une confiance mutuelle.
C’est dans ce cadre que notre reporter a rencontré le jeudi 19décembre 2014, le président du CNOSCG Dansa Kourouma, afin de parler des défis, les difficultés et perspectives de cette institution.
Guineetime.com : Parlez- nous des défis auxquels votre institution est confrontée ?
Dansa Kourouma : Je crois que nous sommes un bureau qui a été confronté à des défis énormes. On est venu à un moment où l’organisation était en train de drainer derrière elle beaucoup de casseroles en matière de gestion. Et, l’Assemblée générale s’est tenue dans ce contexte- là, et après les assises nationales qui se sont tenues au Palais du peuple, nous avons décidé d’organiser l’assemblée générale à Kindia autour d’objectifs clairs à savoir l’adoption de la charte éthique du CNOSCG, la clarification des soupçons de détournement, le renouvellement des instances dirigeantes et la fixation des orientations stratégiques.
Parlant des défis donc, premièrement, c’était la relecture des textes. A ce niveau, nous avons compris que les textes avaient des faiblesses. Deuxièmement, la relecture de la charte et des statuts, nous a permis d’intégrer certaines corrections.
Les textes limitent le nombre et la durée du mandat. Les textes définissent clairement les attributions de tous les membres du bureau mais aussi les conditions de remplacement du président ou de n’importe quel poste en cas de vacance. Dans l’ancien texte, cela n’était pas suffisamment bien élucidé.
Deuxième défi qui me semblait être important, c’était de mettre un bureau national, débarrassé de tout soupçon et composé de jeunes et de femmes neufs.
Des décisions majeures ont été prises, dont le remplacement de toute l’ancienne équipe du Bureau sortant et le rejet du rapport d’activité pour insuffisance d’information et de crédibilité.
Et nous avons tout fait avec un bureau de 17 membres, parmi eux c’est un seul ancien qui s’est retourné. Et alors nous avons mis en place un bureau neuf. Donc tous ceux qui ont été mêlés dans le passé à des gestions quelle que soit la nature mais douteuse soit-elle, ont été purement et simplement écartés.
Aujourd’hui, on est fier, que ce soit le secrétariat Exécutif du conseil, que ce soit les membres du bureau exécutif, personne n’est élu et qui traine derrière des casseroles. Vous avez de nouvelles personnes au niveau du secrétariat qui sont pour la plupart des jeunes qui n’ont été jamais associés à la gestion passée.
Le troisième défi qui était très important, c’est d’avoir un plan directeur qui puisse rétablir la confiance entre la base et le sommet, parce que les conseils régionaux, préfectoraux, communaux ou sous-préfectoraux et des zones, tous ont été laissés pour compte dans la gestion du conseil passé. Parce qu’il y avait de la frustration.
Aujourd’hui quand on parle de la société civile en Guinée, permettez-moi de vous le dire, c’est le conseil national de la société civile, il a une histoire particulière, parce qu’il a été mise en place de la base au sommet.
On a d’abord mis en place des conseils locaux avant de mettre en place le conseil national. Et les partis politiques, l’opposition, la mouvance et de l’administration, étaient au congrès constitutif du conseil national. Nous sommes une institution nationale, nous ne sommes pas un réseau ou une Association. Alors il fallait consolider cette stabilité institutionnelle ou structurelle autour de nouvelles directives basées sur une gestion transparente sur la circulation fluide de l’information.
Le cinquième défi, qui est aussi important, était de renouer avec les partenaires au développement, alors il fallait démontrer d’abord que la gestion de la direction et le mécanisme de gestions a changé…Il fallait rassurer les bailleurs. Aujourd’hui, dans la lutte contre le virus Ebola, nous sommes très bien implantés et nous sommes en train de faire des résultats dans ce domaine là, c’est notre priorité des priorités.
Quel est donc votre niveau degré d’implication dans la Lutte contre Ebola ?
Aujourd’hui, dans la lutte contre le virus Ebola, nous sommes très bien implantés et nous sommes en train de faire des résultats dans ce domaine là, c’est notre priorité des priorités présentement.
D’ici avril 2015, nous voulons finir avec cette maladie Ebola, nous ne cherchons pas autre chose, notre légitimité se retrouvera dans notre capacité d’être avec les citoyens pour faire face à leurs vrais problèmes. Ceux qui veulent autre chose, peut- être n’ont pas d’agenda avec la population et nous, nous avons un contrat avec les populations, nous allons nous rassurer qu’Ebola n’est plus une menace en Guinée. Est- ce que la coordination nationale est en train de lutter efficacement contre cette épidémie et est- ce que les citoyens, à travers l’engagement communautaire comme règle et toutes les autres sociétés sont en train de s’impliquer sur le terrain pour freiner l’évolution de cette maladie.
Quels sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?
Le conseil national des organisations de la société civile guinéenne, a fait un diagnostic organisationnel. Nous connaissons les problèmes qui nous minent, nous avons des kits de solutions et nous avons fait un diagnostic organisationnel qui nous a permis d’identifier toutes nos faiblesses, afin de nous permettre de les corriger. Nous avons un nouveau siège, nous avons toutes les capacités opérationnelles, et nous sommes en train de renforcer nos démembrements.
D’ici la fin du mois de décembre, vous allez assister à des forums régionaux ou les différentes régions vont se retrouver autour d’une thématique bien définie, dont les thématiques centrales avec la participation des communautés d’ordre rationnel pour faire face à Ebola. Ebola est venu surprendre tout le monde, c’est un mal qui demande l’engagement de tous, tous ces défis là on n’a pu les réaliser parce qu’il ya un problème de financement, donc ces problèmes de ressources font qu’aujourd’hui, qu’il y a des choses qu’on n’a pu réaliser, mais avec l’appui de nos partenaires Osiwa et l’Unicef, nous sommes en train d’atteindre nos objectifs. Nous allons engager les jours à venir la retraite stratégique du conseil qui permettra de valider le plan d’action et le nouveau manuel de procédure.
Les difficultés son énormes, Ebola est venu chambouler tout l’agenda de la société civile mais aussi il ya des guéguerres au sein de la société civile.
Peut-on connaitre les difficultés rencontrées ?
Les difficultés sont énormes, pas d’argent, Ebola est venu charger notre agenda mais aussi, il y’a des guéguerres au sein de la société civile, ça veut dire que l’autre souhaite la fin de l’autre. Là où le bas blesse, nous, nous sommes une structure qui a été mise en place dans un contexte spécial. Nous sommes représentés jusque dans les districts. Malgré que d’autres pensent que la société civile, c’est de réunir les journalistes et faire des déclarations, car des nouveaux acteurs qui manquent de repères veulent polluer l’atmosphère, mais veilleront à ce que nos acquis ne s’effritent .
Nous avons 2700 organisations locales et bureaux jusque dans les sous- préfectures. C’est une machine institutionnelle qui est difficile à entretenir. Le conseil national se caractérise par le pragmatisme dans ses gestions et son caractère constitutionnel dans sa prise de décisions. Si ces éléments ne sont pas respectés aucune initiative de la sociétaire civile ne peut prospérer. Le conseil national pour prendre une décision, il y’a 80 réseaux, qu’on doit consulter.
Il faut organiser des consultations locale, nationale, pour pouvoir prendre une décision. Si cela n’est pas respecté les démembrements vont se désolidariser avec nos décisions. La société civile a beaucoup d’acteurs, mais les acteurs se différencient par leur vision, leur capacité d’entreprendre des actions et la prise en compte des préoccupations des citoyens.
La société civile n’est pas un adversaire de l’Etat, c’est un partenaire de contre pouvoir, notre rôle est de constater, critiquer, alerter et de proposer de nouvelles choses, notre rôle n’est pas de nous opposer contre tout ce qu’ils nous proposent. Si les propositions ne reflètent pas les besoins et les préoccupations de nos citoyens, la société civile propose autre chose, donc une force de contre proposition, il faudra que cette thématique soit comprise par tous les acteurs qui s’appellent société civile.
Réalisée par Aboubacar Soumah