La maternité de l’hôpital national Donka a enregistré la naissance de frères siamois, le 12 janvier 2014 à 9h 40. Liés par le cordon ombilical, les deux bébés liés et leur maman, Fatoumata Sadio Barry se portent bien. Un seul des enfants a eu une fracture obstétricale qui est déjà prise en charge.
C’est le Professeur Mamady Kéïta, chirurgien pédiatre à l’hôpital Donka, qui les séparera dans les prochains jours. On l’a trouvé à leur chevet le lendemain de leur naissance. Selon lui, il s’agit de vrais jumeaux, issus d’un spermatozoïde qui a fécondé un ovule et qui, en grandissant, s’est divisé pour donner deux êtres vivants. Techniquement, il parle d’enfants univitellins, ayant eu un placenta commun dans lequel ils ont baigné pendant toute la grossesse et qui sont accolés par un organe homologue.
Pour lui, un tel phénomène intervient suite à une crise qui arrive lors de la division cellulaire de l’œuf. « Toutes les autres parties sont identifiées ou identifiables sauf la partie qui les lie. Chez ces deux enfants, c’est la région ombilicale qui ne s’est pas détachée. C’est difficile de vous donner la raison, ce qui est clair c’est qu’il y a eu un problème dans le développement de l’œuf ». Le professeur a expliqué que c’est une chance que ces enfants ne soient pas accolés par les organes vitaux. Comme dans d’autres cas où les siamois sont accolés pas le cœur, les poumons, ou encore le thorax. Dans de tels cas, explique le professeur, il faut que l’infrastructure et l’équipement soient suffisamment sophistiqués pour procéder à leur séparation. Pour ce cas-ci, l’échographie a montré qu’il n’y a que l’anse intestinale qui lie les deux frères, le scanner a montré à peu près la même chose, explique-t-il. Il indique qu’il est prévu de faire un autre scanner, en présence d’un pédiatre pour qu’en faisant les différentes coupes des images, il sache quelle est la partie du tube digestif qui est accolée. A partir de là, l’intervention sera programmée pour la séparation.
Le bistouri a rassuré les parents et l’assistance que le risque est minime. Il précise tout de même que le travail est multidisciplinaire. Ce qui fait qu’il se fera assister par un chirurgien vasculaire. Il indique que le coût de l’intervention relève de la discrétion de la direction administrative et financière de l’établissement. Mais soutient qu’il s’agit d’une chirurgie de pointe, en conséquence, elle doit coûter cher partout.
Il dit avoir une quarantaine d’années d’expérience en pédiatrie et qu’en Guinée, c’est le troisième cas qu’il voit. Les deux premiers, il n’avait pas pu intervenir parce qu’ils sont arrivés tard.
In lalance