La résistance à la maladie Ebola persiste encore dans le pays notamment dans la préfecture de Forécariah. Lundi, Les forces de l’ordre ont fait une intervention musclée dans le district de Youlayé, sous préfecture de Kaback. Bilan deux morts dont une femme enceinte, plusieurs personnes aux arrêts et transférées au commissariat urbain de Forécariah.
Pour cause, les habitants de Youlayé avaient récemment molesté et attaché deux humanitaires qui étaient venus selon nos sources, pulvériser les puits et marigots de cette localité sous la conduite d’un natif du nom de N’bady Fikhé et brûlé leur véhicule en les confondant aux agents médicaux en lutte contre Ebola.
C’était dans les environs de 5h du matin que les habitants de Kaback ont reçu la visite musclée des forces de l’ordre. Aussitôt arrivés, les agents ont procédé aux jets de gaz lacrymogène, aux tirs de rafale et aux arrestations ciblées qui ont entraîné la mort de deux personnes.
Joint au téléphone, un habilitant de la localité qui a préféré garder l’anonymat a souligné que c’est le nommé N’bady Fikhé , qui montrait les gens aux forces de l’ordre pour les mettre aux arrêts. Mais pour quoi cette arrestation?
« C’était la semaine surpassée, lorsque deux individus en compagnie de N’bady se sont rendus dans cette localité.
Sans en informer les habitants sur le motif de leur présence. Ils ont procédé à la pulvérisation d’un marigot où les villageois puisent de l’eau potable. C’est un enfant qui les a aperçu et a remonté l’information aux habitants. Sitôt informés. Ils ont cru que ce sont des agents d Ebola qui sont venus infectés leurs puits et marigots. C’est ainsi, ils ont brûlé leur voiture et les ont attachés. Il a fallu l’intervention du chef de district de Youlayen, Maire Abou Conté pour mettre ces victimes à l’abri du danger » a appris notre reporter.
Dans la préfecture de Forécariah, il reste encore à faire dans le cadre de la sensibilisation. Car certains citoyens refusent d’admettre l’existence de la maladie Ebola. Pour preuve, les habitants de Benna Laya avaient tué un
militaire et son chauffeur sous prétexte qu’ils sont des agents d’Ebola.
Selon l’avis de certains observateurs, c’est la communication qui a une fois encore manqué dans cette affaire. Ces deux humanitaires, avant d’exécuter leur mission, auraient du informer les citoyens sur le motif de leur présence, surtout en cette période de crise sanitaire au cours de laquelle les rumeurs de tout genre circulent dans le pays.
Pour l’heure, les habitants mis aux arrêts se trouvent au commissariat urbain de Forécariah, en attendant que le droit soit dit dans cette affaire. Pendant ce temps, la peur, l’inquiétude et la psychose gagnent les villageois sur le terrain.
Il faut noter que le chef de l’Etat le professeur Alpha Condé et son Ministre de la sécurité et de la protection civile Mahmoud Cissé ont instruit la gendarmerie et la police d’interpeller tous ceux qui anéantissent les efforts de lutte contre Ebola en Guinée.