Détentrice du gisement de fer du sud du Mont Nimba en Guinée, Sable Mining a obtenu des autorités libériennes le droit de franchir la frontière pour exporter son minerai guinéen à compter de la fin de l’année 2015.
Le 26 janvier, Sable Mining, détentrice du gisement de fer du sud du Mont Nimba en Guinée, a obtenu des autorités libériennes le droit de franchir la frontière et d’utiliser la voie ferrée Yekepa-Buchanan pour exporter son minerai guinéen à compter de la fin de l’année 2015.
La junior minière anglaise, cotée sur le marché alternatif londonien (AIM), a signé avec les autorités un accord en ce sens valable pour une durée de 25 ans.
300 millions
Selon ce document, la compagnie britannique devra bâtir une extension de la voie ferrée de 30 kilomètres entre son site guinéen de Tokadeh et la mine libérienne de Yekepa détenue par ArcelorMittal, pour rejoindre le chemin de fer existant, également géré par le géant mondial de l’acier. Il en côutera à Sable Mining 300 millions de dollars d’investissement (et de frais d’entretien) jusqu’à 2021, puis 1 milliard de dollars sur le reste de la durée d’exploitation de sa mine.
La compagnie prévoit d’exporter par le rail 3 millions de tonnes de minerai de fer par an.
Sous-capacité
ArcelorMittal, qui est aussi devenu majoritaire en aout 2014 dans le projet de fer guinéen d’Euronimba, jouxtant celui de Sable Mining, est tenu par ses accords avec Monrovia d’ouvrir son infrastructure ferroviaire libérienne à des utilisateurs tiers. En janvier 2014, Amara Konneh, le ministre libérien des finances, avait d’ailleurs indiqué sa volonté d’ouvrir cette installation aux opérateurs miniers installés en Guinée forestière, une région enclavée riche en fer jouxtant son pays.
Avant son rachat de 55% des parts d’Euronimba à BHP Billiton et Areva, ArcelorMittal arguait d’une sous-capacité de sa ligne ferroviaire. Mais il voudra certainement à l’avenir utiliser également cette infrastructure libérienne pour exporter ses propres minerais guinéens de sa nouvelle acquisition. Il devrait donc obtempérer et ouvrir l’accès de sa voie ferrée à Sable Mining, en espérant obtenir la même autorisation de traverser la frontière quand Euronimba entrera à son tour en exploitation, ce qui devrait prendre au moins encore cinq années.
En 2011, la Guinée et le Liberia avaient déjà donné leur accord au Brésilien Vale pour un transit de ses minerais guinéens de Zogota et du sud du mont Simandou via le Liberia.
Mais cet accord est devenu caduc en 2014, après l’annulation par Conakry des permis de ce dernier suite à son association avec le groupe israélien BSGR, soupçonné de corruption. Si ce mégaprojet était relancé, la question se posera à nouveau, et l’on voit mal comment une voie ferrée, même rénovée, pourrait suffire entre la Guinée forestière et le port de Buchanan.
In jeuneafrique