A l’instar des autres pays, la Guinée à travers le ministère de l’Action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance a célébré la journée internationale de tolérance Zéro concernant les mutilations génitales Féminine (MGF).
Cet événement qui s’est déroulé au palais du peuple à Conakry a eu pour thème: « mobilisation et implication du personnel de la santé dans l’atteinte de la tolérance zéro excision.
La Guinée est l’un des pays qui ont ratifié toutes les conventions relatives à l’interdiction de la pratique des mutilations génitales féminines. Elle dispose également des textes de lois qui interdisent les mutilations génitales féminines.
Toutefois, en dépit de ces instruments juridiques, la Guinée a un taux de prévalence de 96,7% des femmes et des filles qui subissent cette pratique selon les statistiques de 2012. « On remarque sensiblement le même taux de prévalence de toutes les régions de la Guinée » a déclaré la ministre de l’Action sociale Sanaba Kaba.
La ministre en charge de l’Action sociale explique cette réticence, par un certain nombre de facteurs qui contribuent à fragiliser les efforts consentis par les acteurs impliqués dans cette lutte. Parmi ces facteurs, Sanaba Kaba cite « l’influence des facteurs socioculturels, la médicalisation de la pratique de l’excision; l’utilisation des mutilation génitales féminines (MGF) comme source de revenu par les personnels de santé »
Pour atteindre l’objectif zéro mutilation génitale féminine, la coordinatrice du système des Nations Unis Mme Séraphine Wakana a fait un plaidoyer auprès des autorités pour l’application des textes de lois contre les MGF en Guinée. Elle propose également la mise en place d’un programme national d’accompagnement du personnel de la santé pour l’abandon accéléré de la pratique des mutilations génitales féminines.
Pour sa part, le ministre de la Justice Cheick Abdoul Sacko dira que la Guinée a un arsenal juridique pour combattre ce phénomène. Mais pour un premier temps, le ministre de la Justice préfère privilégier la sensibilisation et dans un second temps, l’application stricte de la loi en vue d’un changement de comportement. Car, précise Cheick Sacko, on ne peut pas signer des textes et conventions et s’asseoir dessus.
A ce titre, il a promis l’engagement du gouvernement à appliquer les textes de lois pour sanctionner ceux qui se rendront coupables de cette pratique.