Selon des informations de dernière minute, une réunion de crise se tient ce vendredi 6 mars autour du cabinet du ministère de la Santé publique, a-t-on appris d’un haut responsable médical.
La mort de Salématou Camara, au CHU Donka, sans assistance, continue de susciter une vive réprobation des Guinéens. Des responsables de haut niveau, au département de la Santé où trône Dr Rémy Lamah, semblent conscients de cette situation.
Une réunion au ministère de la Santé, certainement de crise, qui a invité les directeurs généraux des CHU nationaux, à savoir Donka et Ignace Deen, se tient ce vendredi après l’interpellation de quelques agents de santé de ces établissements.
Au CHU Ignace Deen, ce sont au total 5 agents de santé qui sont pour le moment interpellés, en croire un responsable. A Donka, difficile de vérifier puisque Dr Sihké Camara, directrice générale de ce centre, ne décroche son appel. Suite au décès de dame Salématou, trois agents de santé ont sanctionnés du côté du CHU Donka. Ce qui fait dire à plus qu’en tout, ce sont 8 agents qui ont été définitivement interpellés par la direction de la police judiciaire, dès suite d’une plainte déposée pour non assistance à personne danger par le mari de la défunte.
Il y a quatre jours, le directeur général du CHU d’Ignace Deen, Dr Mohamed Awada, a informé votre quotidien de l’ouverture d’une enquête en vue de situer sur le cas d’une femme en état de grossesse avancé, et qui n’aurait pas été prise en charge par les services de la maternité de son institution.
« Nous allons ouvrir une enquête pour comprendre comment cela s’est passé…Ce sont les gens qui m’ont appelés pour me tenir informé » affirme le directeur général du CHU Ignace Deen le deuxième grand centre hospitalo-universitaire de la Guinée.
« Les premières enquêtes que j’ai faites au niveau de la Maternité n’ont rien données….On m’a dit làbas qu’ils n’ont pas vu cette dame et elle n’existe pas dans le registre des consultations. Mais nous allons continuer l’enquête en profondeur » poursuit Dr Awada.
Ce médecin ne comprend pas encore si cette dame en grossesse a été suivie ou pas par un gynécologue durant ses 9 mois.
Dans l’émission de ce lundi des « Grandes Gueules » sur Espace fm, Aboubacar Camara, l’époux de la défunte a expliqué, comment à Ignace Deen, les médecins ont raconté le manque de matériels d’accouchement, en dépit de la grossesse avancée de la dame. Au CHU Donka, en banlieue de Conakry, aux urgences, la même rhétorique.
« Ma femme a demandé à aller aux toilettes. A son retour, elle a eu une douleur atroce. Et c’est dans cette salle qu’elle a commencé à accoucher. Les médecins sont restés là à nous regarder. Ma femme a accouché, à même le sol », pleurniche le veuf, Aboubacar Camara.
Déboussolé, cette victime qui se console avec son bébé, entend porter plainte pour non assistance de personne en danger.