vendredi, avril 19, 2024

La CAN 2017 au Gabon: Libreville savoure la nouvelle

Aubameyang, lecapitaine de l'équipe du Gabon
Aubameyang, lecapitaine de l’équipe du Gabon

Le Gabon organisera la Coupe d’Afrique des nations 2017 de football, a annoncé la Confédération africaine de football mercredi 8 avril 2015 au Caire. Dans la capitale du pays, Libreville, la bière a coulé à flots après cette annonce. Illustration dans un « maquis », un bar de la ville, tandis que chez les autres candidats, à l’instar de l’Algérie, l’heure est à la soupe à la grimace. On recherche les causes de ce qui est perçu comme un véritable échec.

Derrière l’Assemblée nationale du Gabon, c’est le quartier latin du poulet et du poisson à la braise. Ces deux garçons, qui n’ont pas oublié les bons moments de la CAN 2012, que le pays avait co-organisée avec la Guinée équatoriale, sont venus avec leurs petites amies boire un verre pour fêter le retour de la compétition au pays.

Ils chantent en cœur : « Supporters du Gabon, allez en avant ! Pour la victoire de l’équipe nationale du Gabon ! » La sélection du pays hôte étant qualifiée d’office (ses matches en phase éliminatoire compteront pour du beurre), un supporter se prend à espérer : « Ce que nous souhaitons, c’est que le Gabon arrive jusqu’en finale ! On reste très optimistes, on a confiance en notre  » onze  » national. Je souhaite aux Panthères bonne chance ! »

Un autre habitant de la capitale gabonaise est fou de joie : « Je remercie dieu qu’on ait accepté que ça se fasse au Gabon ! », lance-t-il, tandis que deux étudiants, qui mangent des brochettes de viande avec du riz à la tomate, laissent aussi éclater leur joie : « Une très bonne nouvelle ! On espère que ce sera une grande fête comme en 2012. »

L’apport économique de l’événement

Les tenanciers de nombreux « maquis » de la ville, où l’odeur de la viande se mélange avec celle du poisson, sont également en liesse. La CAN au Gabon, c’est une bonne nouvelle pour « booster » leurs commerces : « Avec le tourisme et tout ce qui comporte la CAN, ça va bousculer les affaires et c’est une grande joie pour nous », confie un tenancier. Une Gabonaise renchérit : « Ça permettra au pays de se développer et ça va favoriser des entrées sur le plan touristique, et ainsi de suite. »

Un avis partagé par le Premier ministre Daniel Ona Ondo, qui explique à RFI : « Il y aura non seulement des stades à construire, mais aussi des hôtels à remettre aux normes. Donc, ce sera un grand moment non seulement sportif, mais économique pour notre pays. » Et de se féliciter au nom du gouvernement : « Si on nous a choisis, c’est qu’il y avait de bonnes raisons de nous choisir. C’est une victoire pour notre diplomatie sportive, pour notre jeunesse, c’est une victoire pour notre pays. »

Une bonne nouvelle qui n’occulte pas l’essentiel

Cette belle ambiance ne fait pas oublier les difficultés de la vie quotidienne des Gabonais. « Avant d’organiser un événement heureux, il faudrait d’abord voir les problèmes qui minent le pays. On sait que tout va mal dans le pays », fustige un habitant de Libreville. Un message que Daniel Ona Ondo dit entendre pleinement : « C’est vrai que nous connaissons quelques difficultés qui existent, avec la baisse du prix du pétrole, mais rassurez-vous, nous allons prendre toutes les dispositions. »

Et de réaffirmer son enthousiasme : « Le gouvernement que je dirige prendra toutes les dispositions pour que ce soit une CAN réussie (…) Nous avons déjà eu une expérience, nous l’avons déjà organisée. Donc nous avons déjà certains stades, mais il faut en construire d’autres. Nous mettrons tout en œuvre pour être à la hauteur de la confiance qui a été mise du côté du Gabon. Naturellement, je dis que ça va permettre de  » booster  » un peu la croissance, parce que d’abord il y a un flux d’investisseurs qui va arriver dans notre pays. »

Douche froide pour l’Algérie, grande perdante du jour

Crise ou pas, quelques Gabonais pensent en effet que la CAN 2017, c’est déjà dans la poche. Ce choix du pays organisateur est néanmoins une petite surprise, tant le favori était l’Algérie, candidate comme le Ghana depuis que la Libye, qui était le pays hôte de départ, a jeté l’éponge pour raisons sécuritaires. Les autorités algériennes étaient d’ailleurs si confiantes de l’issue du choix, que la presse algérienne parle ce jeudi d’une « claque ».

Dans les rues d’Alger, si certains dénoncent le choix de la CAF. « L’Algérie peut organiser une CAN tous les trimestres, assure un passant. Quand eux (les Gabonais, NDLR) disposent d’une dizaine de stades pour tout le pays, nous disposons d’au moins 200 stades en Algérie. Nous avons une trentaine ou plus, une cinquantaine d’aéroports », dit-il. Mais d’autres estiment que l’Algérie n’avait de toute façon pas les moyens d’accueillir l’événement : « Il n’y a pas que les équipements. Nous ne sommes pas aptes à accueillir ce genre de compétitions », fustige par exemple un Algérois.

« Comment tu peux organiser une CAN alors que tu as un président absent depuis je ne sais pas combien de temps ?, s’interroge un passant. On n’est même pas un pays ! Ce qui se passe, c’est absurde, et donc je suis content que ça ne se passe pas chez nous. » « Il vient des gens d’Afrique pour voir la CAN . Et s’il n’y a pas une bonne organisation, il faut mieux que ça se passe ailleurs qu’en Algérie », philosophe un autre.

Le Ghana sera prêt, assure Anthony Baffoe

Dans le camp ghanéen, malheureux finaliste de la dernière édition, la déception est grande aussi, à l’image d’Anthony Baffoe, ancien Black Star et membre du comité d’organisation de la CAN 2008 dans son pays. « Bien sûr, je suis un peu déçu. Je ne crois pas qu’on a perdu comme un match, mais malheureusement, le vote n’a pas été pour nous. »

Mais de relativiser : « Ça reste en Afrique centrale. On a déjà dit merci, beaucoup, à la Guinée équatoriale pour organiser une Coupe d’Afrique bien organisée. Malgré les circonstances, c’est un succès. » Avant de prévenir : « On est prêts pour le Gabon, pour Libreville, Franceville et les autres villes. Moi, je suis Ghanéen. Je suis très ferme. Il ne faut pas oublier que je suis aussi Africain. Je suis là pour défendre les couleurs africaines. »

RFI

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