L’épidémie de fièvre hémorragique Ebola en Guinée et en Sierra Leone ne devrait pas être éradiquée avant la fin de 2015 et pourrait persister plus longtemps encore, en raison d’un manque de fonds pour la combattre, a averti mardi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
La Guinée et la Sierra Leone ont signalé 12 nouveaux cas la semaine dernière, contre 36 la semaine précédente.
Le Liberia, troisième pays d’Afrique de l’Ouest à avoir été durement touché par la maladie, est officiellement sorti du risque épidémique le 9 mai, au terme de 42 jours sans nouveaux cas déclarés, soit deux fois la période maximale d’incubation du virus.
« Lorsque vous considérez le nombre de cas aujourd’hui [en Guinée et en Sierra Leone], on en est là où en était le Liberia en janvier, et comme vous le savez, il a fallu quatre mois au Liberia pour ramener ces chiffres à zéro », a déclaré le représentant spécial de l’OMS pour la maladie d’Ebola, Bruce Aylward, lors d’un point de presse à Genève.
« Dans le meilleur des cas, on peut envisager que les contaminations cessent d’ici la fin septembre. Mais nous ne travaillons pas sur cette hypothèse. »
— Le représentant spécial de l’OMS pour la maladie d’Ebola, Bruce Aylward
La saison des pluies a commencé en Afrique de l’Ouest, ce qui rend plus difficile l’accès aux régions reculées, et une contamination sur trois se produit encore chez des personnes que l’on ne peut pas soupçonner d’avoir été exposées au virus, a-t-il expliqué.
« Aussi la situation est-elle très différente, ce n’est pas le meilleur des cas envisageable. Ce qui signifie que fin septembre n’est pas une date raisonnable; mieux vaut envisager la fin 2015 », a continué Bruce Aylward.
La présence du virus se limite désormais aux zones côtières, notamment le secteur de Forecariah en Guinée et les quartiers de bidonvilles, densément peuplés, de Freetown en Sierra Leone, a-t-il précisé.
Cependant, maintenir sur le terrain un millier de membres de l’OMS est coûteux, de même que la vaste opération d’aide, notamment le pont aérien du Programme alimentaire mondial (Pam), note Aylward.
« Il en coûtera 50 millions de dollars au cours des six prochains mois pour maintenir les hélicoptères et les avions en activité et pour poursuivre les opérations en cours », a-t-il dit.
« Il n’y a pas de raison de penser qu’on ne peut pas vaincre Ebola, mais les financements [insuffisants] deviennent de plus en plus la raison potentielle la plus flagrante d’un échec », conclut Aylward.