Un des derniers monstres de l’arène politique de la Guinée, Jean-Marie Doré, semble avoir gros sur le cœur, à propos de la démarche de ses anciens alliés de l’opposition. Sa proposition est en parfaite contradiction avec Cellou Dalein, Sidya Touré et autres. Il critiquement vertement le patron de l’UFDG.
Dans un entretien accordé ces dernières heures à nos confrères de Africaguinée, Jean-Marie Doré, secrétaire général de l’UPG, un parti centriste – position non reconnue par la législation guinéenne- ne partage pas l’idée de manifestations de rue brandit par les opposants au pouvoir de Conakry.
« J’ai écouté le président de l’UFDG (Cellou Dalein Diallo) quand il a perdu beaucoup de militants (…). Il faut rendre hommage à ces jeunes militants de l’UFDG qui ont un courage exceptionnel, qui n’ont ménagé aucun acte de bravoure pour soutenir la direction de leur parti même à soixante morts, plus que ça même. Qu’est ce que la mort de ces jeunes gens et les manifestations antérieures ont donné comme résultat ? Il faut d’abord faire le bilan de ces manifestations pour voir dans quelle mesure ces manifestations apportent quelque chose à ceux qui les organisent. »
Pire, l’ancien premier ministre de la Transition enfonce le clou.
« Menacer de reprendre les manifestations dans le contexte actuel, pour moi ce n’est pas sérieux. Compte tenu de ce que je viens de vous dire. Je crois qu’il faut éviter de considérer nos militants comme des moutons. Quand on a besoin d’un rôti, on envoi au barbecue comme ça. Il faut respecter les gens qui viennent se mettre à la disposition des partis pour faire pression. Parce que la rue fait toujours pression. Mais si vous n’en sortez pas une fois, deux fois, trois des gains, l’opinion finit par se lasser de vous et à retourner contre vous des arguments que vous développez contre le Gouvernement. Donc, moi je ne crois pas que ça soit des poussins que l’on poussent à la rue pour aller manifester sans qu’on rende compte des manifestations antérieures » pense-t-il.
La scène politique en Guinée est marquée par une impasse marquée par la rupture du dialogue inter-guinéen, en dépit de la présence de la communauté internationale. Les points de désaccords sont le chronogramme électoral, la recomposition de la CENI, les délégations spéciales, le fichier électoral etc.
Au micro de nos confrères, l’ancien compagnon du président Alpha Condé, des regrettés Bah Mamadou et de Siradiou Diallo, prend sa revanche sur ses anciens alliés du marigot politique. Des rancoeurs étalés sur la place publique.
Ce ne sont pas les gens qui nous ont refoulés en disant que nous on n’est même pas des guinéens, parce que pour eux, être guinéens, il faut être opposants (rires), Dieu soit loué que moi je ne sois pas de cette opposition-là. C’est d’une telle absurdité.Il faut raisonner, il faut réfléchir. Ce n’est pas une affaire d’amour propre. Quand on fait la politique, il faut évacuer les amours propres, il faut évacuer les états d’âme. Les gens croient que c’est parce qu’ils ont créé un petit parti, ils ont des sigles qu’ils sont des hommes politiques, mais non ! C’est une longue marche » a-t-il dégainé.
Pour lui, catégorique, il faut une reprise du dialogue politique.