La Guinée pleure un de ses dignes fils, un dévoué serviteur de la musique guinéenne : Ansoumane Damaro Cmara « Blackso ». Ce jeune promoteur culturel est décédé ce lundi à Conakry. Lisez les confidences de ses deux compagnons de lutte, Sita et Adios.
Mohamed Sita Cissé, compagnon
« C’est un homme que j’ai découvert en 1995 par l’intermédiaire d’Ansoumane Condé, ‘’Adios’’ lorsque nous étions dans nos débuts dans la promotion de la musique guinéenne. C’était un garçon très dévoué, combatif et qui nourrissait à l’’époque une ambition immense, celle de vendre à l’échelle internationale la musique guinéenne.
Nous avons mis en place la structure ‘’Afro-Balance Music’’ et qui a fait du chemin. En tant que directeur général de la structure, nous avons passé ensemble 10 ans et par la suite moi, j’ai créé ma propre structure, ‘’Actions Futures’’. Ce que je retiens d’Ansoumane Damaro Camara, connu sous le sobriquet de ‘’Blackso’’, c’est qu’il était un homme très social, gentil, disponible infatigable. C’était un homme qui, dans sa vie, a partagé tout ce qu’il avait avec ses amis, parents, et la Guinée. En un mot, ‘’Blackso’’ était un véritable africain parce qu’il est resté profondément attaché à ses racines, à ses amis et à la musique guinéenne.
Lors de notre dernière rencontre, c’était avant-hier, couché dans son lit de malade, il m’a dit : ‘’ Papi, prions Dieu ensemble pour que je puisse me relever. Parce que tu m’as parlé des 25 ans Kâabi Kandia Kouyaté que nous devons fêter ensemble au mois de septembre prochain. Je veux me relever pour qu’on mette la machine en branle afin de conférer à ce grand événement tout le succès qu’il faut. Voilà l’homme et les ambitions avec lesquelles il est parti. Nous prions aujourd’hui pour lui pour que la terre lui soit légère.»
Ansoumane ‘’Adios’’ Condé, neveu et compagnon
«Il faut préciser que Sita a fait la connaissance de ‘’Blackso’’ pour la toute première fois grâce à moi. Ensuite, je dois préciser que Blackso est mon oncle et nous étions tous à Beyla. Sur le plan professionnel, il était considéré comme l’homme de toutes les situations. Aucune situation ne lui dépassait. Il avait toujours la solution de dernière minute. Parce qu’à chaque fois qu’on avait plus aucun espoir dans l’événementiel, c’est lui qui nous sortait de l’impasse. Il savait faire renaître l’espoir en tout à tout moment même à la dernière minute par sa façon d’aborder les gens, son sens poussé de l’humour qui ne pouvait laisser personne indifférente.
Nous ne saurons jamais oublier ces instants parce que cela nous a permis de vite sortir du lot à l’époque où il était difficile d’amener les gens à s’investir dans la musique, de les amener à nous apporter le soutien nécessaire qu’il faut. Au sein de notre agence Afro-Balance Musique’’, Blackso a été un élément clé dans la mise en œuvre de nos différents projets. Grâce à cette particularité qu’il avait et que ni Sita ni moi avions, on est toujours parvenu à réaliser nos projets, bien vrai que nous étions un groupe. A la fin de chaque spectacle qu’on organisait, on se retrouvait et on tirait les leçons et très souvent, on se marrait comment il se battait de gauche à droit pour pouvoir rendre la fête belle…»
in Guinéenews.org