
Guinée-Conakry : L’épidémie Ebola qui a endeuillé plus de deux mille familles en Guinée, est marqué au début par un enfant et sa fin – bientôt- risque d’être pareille. Le « patient zéro » tout comme le dernier malade également pourrait être un nourrisson.
Ironie du sort dans l’histoire de l’épidémie hémorragique d’Ebola en Guinée. Après la folle course meurtrière de l’épidémie Ebola, en mars 2014 en Guinée, atteignant le Libéria, la Sierra-Léone et même le monde entier, il a été annoncé – par les spécialistes l’identité du « Patient zéro ».
Selon notre confrère de Le Point, en août 2014, une équipe de Médecins-Chercheurs s’est penchée sur la chaîne de transmission de l’épidémie et a pu identifier le « patient zéro ».
Dans son travail d’investigation, l’équipe s’est principalement appuyée sur le recensement des malades, remontés au cas par cas, sur des témoignages et sur les résultats d’analyses de sang effectuées en laboratoire. Leur conclusion est la suivante : la première infection reconnue a touché un petit garçon de deux ans (sujet 1, S1) habitant le village de Méliandou, dans la préfecture de Guéckédou, au sud-est de la Guinée. Au sein de ce village, le petit garçon, qui est décédé le 6 décembre 2013, aurait ensuite contaminé, directement ou indirectement, sa soeur de trois ans (S2), leur mère (S3) et leur grand-mère (S4), qui toutes ont fini par succomber. La soeur (S7) de cette grand-mère a, elle aussi, été contaminée et a propagé le virus dans un autre village.
Puis vint le tour d’une infirmière (S5) et de la sage-femme (S6) du village, le 2 février. Cette dernière, hospitalisée à Guéckédou, a transmis le virus à un proche vivant dans un troisième village. Un employé de l’hôpital, également infecté, va transmettre le virus à un autre médecin d’un hôpital voisin, qui contamine trois membres de sa famille. Ainsi dispersé, le virus entame sa propagation à travers la région, puis dans tout le pays, jusqu’à devenir incontrôlable. Fin mars, Le Liberia et la Sierra Leone voisins sont touchés.
Plus d’une année après, le Libéria puis la Sierra-Léone ont fini avec Ebola. Seule la Guinée a du mal à se déclarer « FreeEbola ». Lundi dernier, l’OMS a annoncé la bonne nouvelle !
La petite fille, dernier cas connu d’Ebola en Guinée, née d’une mère de 25 ans touchée par le virus puis décédée après avoir mis au monde son enfant, le 27 octobre dernier, est désormais hors de danger.
« Le dernier test sur la petite fille a été fait lundi, et elle a été déclarée guérie. Elle ne présentait plus aucun signe négatif », s’est félicitée une source de l’OMS, qui a précisé que le nouveau-né avait été prénommé Noubia, du nom de l’infirmière qui a aidé sa mère à accoucher. «Noubia a bien répondu au traitement », s’est également réjoui Laurence Sailly, coordinatrice d’urgence pour MSF en Guinée.
La Guinée doit totaliser en tout 42 jours sans enregistrer de nouveaux cas pourqu’elle soit déclarée exempte de l’épidémie Ebola. Les Guinéens doivent encore croiser le doigt !
Outre des enfants morts dans cette épidémie, il y a lieu de noter que la fièvre Ebola laisse en héritage des des milliers d’enfants orphelins.