Centrafrique : A son arrivée à Bangui, dimanche 29 novembre, pour une visite de deux jours dans la capitale de la Centrafrique, le pape François a fustigé «la haine aveugle que le démon déchaîne en Centrafrique », en affirmant que « toutes les communautés souffrent indistinctement » et que Dieu « ne fait pas de différences » entre elles.
Il fait référence aux deux années de violences entre miliciens Séléka (majoritairement musulmans) et anti-Balaka (chrétiens) qui ont contraint des centaines de milliers de personnes à fuir leur foyer.
Dans l’après-midi, il a ouvert la « porte sainte » de la cathédrale de Bangui, dans un geste solennel pour la paix et le pardon des fautes en Centrafrique, à dix jours de l’ouverture à Rome du Jubilé de la Miséricorde qu’il a proclamé.
« Nous demandons la paix pour la Centrafrique et tous les peuples qui souffrent de la guerre », a-t-il proclamé.
François avait tenu à accomplir à Bangui ce geste exceptionnel, qui permet lors des Jubilés aux fidèles pénitents de franchir la porte d’une cathédrale et de recevoir le pardon de leurs péchés.
Cris de joie et prières
C’est dans le petit camp de déplacés de Saint-Sauveur, qui accueille plus de 3 000 personnes, en plein centre de Bangui, que le pape François a choisi de se rendre en premier, dimanche. L’arrivée de François dans cette modeste paroisse en briques et en béton a déclenché des cris de joie, des larmes et de nombreuses prières.
« Travaillez, priez, faites tout votre possible pour la paix mais souvenez-vous que la paix n’est rien sans amour, sans amitié, sans tolérance », leur a-t-il dit avant d’appeler son auditoire à scander « Nous sommes tous des frères » en langue sango.
François avait tenu à accomplir à Bangui ce geste exceptionnel, qui permet lors des Jubilés aux fidèles pénitents de franchir la porte d’une cathédrale et de recevoir le pardon de leurs péchés.
Cris de joie et prières
Cette visite se fait sous haute tension en raison des risques pour la sécurité du souverain pontife. Jamais depuis son élection, en mars 2013, un déplacement du pape n’avait donné lieu à un dispositif de sécurité aussi serré. Les services secrets français lui avaient déconseillé de visiter plusieurs lieux à risques. Les Casques bleus (10 900 hommes au total à travers le pays), le contingent militaire français (900) et la police centrafricaine ont été mobilisés pour quadriller Bangui.
Il se rendra, enfin, lundi dans l’enclave étouffante du PK5, où vivent retranchés les derniers musulmans de Bangui sous la menace constante des anti-balaka, pour délivrer un message de paix qu’il n’a cessé de répéter toute la matinée.