Guinée-Conakry : Deux factions, réclamant toutes la présidence de l’association faîtière de la presse écrite en Guinée, AGEPI, se livrent à une guerre sans merci qui a atteint certaines chancelleries occidentales basées à Conakry. A l’approche de l’octroi à la presse indépendante de la subvention annuelle de l’Etat, les éditeurs de la presse écrite risqueraient gros. Explications.
Les éditeurs de la presse écrite se tirent actuellement dans les pattes ! Malin celui qui dira entre les deux présidents autoproclamés de l’AGEPI, en l’occurence Iboun Conté et Ibrahima Sory Bah « Marco », qui est plus légitime que l’autre?
La bisbille et les manigances de chacun des camps ont atteint un seuil impardonnable ! Selon des indiscrétions, les querelles entre ces deux groupes d’éditeurs ont pénétré les salons des chancelleries occidentales basées à Conakry.
La Haute Autorité de la Communication (HAC), instance de régulation des médias en Guinée, s’est presque « dé-saisie » de cette patate chaude. Mme Martine Condé et les autres membres de la HAC ont joué aux sapeurs pompiers pour la sortie de cette mauvaise passe. Mais en vain !
Pour preuve, en août dernier, la Haute Autorité de la Communication a signé une décision hautement appréciée.
la HAC après avoir suivi avec intérêt le comité de veille, les deux candidats ainsi que le représentant de l’OGAM, et suite à une concertation du collège des Commissaires décide : la suspension de la désignation des membres de l’AGEPI par consensus ; la suspension du bureau provisoire ; la dissolution du bureau issu de ladite procédure ; et de la dissolution du Comité de veille » a appris GuinéeTime d’un document officiel de la HAC.
Le Congrès appelé à la date du 28 août dernier n’avait visiblement eu lieu. Et depuis, chacun des camps continue à proclamer la légitimité de son président !
Les téléspectateurs guinéens qui suivent le JT de la RTG, média d’Etat, sont aussi inquiets. En l’espace de quelques jours seulement, sont passés l’un après l’autre, des reportages concernant la présidence de l’AGEPI. Le premier reportage montrait Ibrahima Sory Marco clamant sa légitimité tandis que le second, légitimait Iboun Conté. Et pour le même fauteuil.
La tournure prise par cette guerre au sein de l’association faîtière des patrons de presse risque de coûter chère à toute la corporation.
Après l’investiture du Pr Alpha Condé, ce mois de décembre, une source bien informée du côté de la HAC souligne que la subvention annuelle allouée à la presse indépendante pourrait être disponible. La question que la HAC pourrait se poser est celle liée à la légitimité de ces deux groupes dont les chefs de file réclament la tête de l’institution…
A l’allure où vont les choses, si aucun consensus n’est trouvé, la HAC pourrait bien se passer de l’AGEPI, à en croire une source bien informée. Les critères de répartition de la dite subvention seront édictés par la HAC et chaque journal, individuellement, s’adressera à la HAC, directement.
Au même moment, l’URTELGUI- Union des radios et Télé libres- et l’Association de la presse en ligne, AGUIPEL, composeront avec la HAC pour le bien de leurs membres.