Guinée-Conakry : La fonction de ministre de la République, depuis quelques années, est devenue une banalité dans notre pays au point que des plaisantins, escrocs, menteurs et incompétents font « campagne »pour tromper la vigilance des guinéens.
La Guinée est un pays extrêmement riche en terme de ressources naturelles. Au même moment, les Guinéens font partie des plus pauvres du monde. Paradoxe.
A ce paradoxe « minéralier », s’ajoute un autre qui passe presque sous silence : tout le monde en Guinée croit en ses étoiles pour devenir ministre ! Artisan, chauffeur de taxi, dealer de stupéfiants, fonctionnaire, militaire,journaliste, médecin, sportif,artiste, homme politique et que sais-je encore, chacun croit en un destin…ministériel ! « Je veux devenir ministre de la République » entend-t-on dire à Conakry.
Le lundi prochain, 21 décembre, le président réélu, Alpha Condé, sera (ré) installé pour son second et dernier mandat de cinq ans – selon la Constitution-. Depuis quelques semaines, l’agitation, et pas des moindres, est perceptible dans plusieurs salons. Dur de démêler l’écheveau lorsque tous ceux qui ont financé la construction des kiosques aux couleurs du RPG Arc-en-ciel semblent demander des postes, parfois ministériels.
Si des ministres sortants du gouvernement Saîd Fofana veulent garder leurs postes- ce qui est légitime-, plus d’une centaine ne cachent plus leurs appétits. Ragots, rumeurs, du naafiya (délation) et autres subterfuges sont utilisés.
Restez simplement scotchés sur les sites d’informations générales guinéens pour comprendre la guerre qui est menée.
Ce n’est pas fortuit lorsque le président Alpha Condé, au siège de son parti RPG Arc-en-ciel, il y a quelques jours, a dit haut et fort qu’il ne cédera guère et affiche sa volonté de nommer que des compétents au prochain gouvernement. Mieux, lorsqu’il gère actuellement ses ministres …à distance, ordonnant que chacun reste dans son coin, ce n’est pas forcément par mesquinerie.
Si, avec des calculs purement politiciens, Alpha Condé en 2010 a eu la maladresse de s’encombrer de certaines personnes qui ne devraient être ministres, cette fois-ci, pour quoi ne devrait-il pas engager une enquête de moralité sur chaque prochain chef de département ministériel avant nomination? Sous d’autres cieux, la fonction de ministre est respectable et les gouvernants prennent des précautions.
Cette question est d’autant plus importante puisque lui-même, Alpha Condé, récemment, a avoué qu’en 2010 des « bandits et malhonnêtes » ont bénéficié de décret ministériel. ça veut tout dire non?