mardi, avril 23, 2024

Sidiki Diabaté : «La musique africaine est chargée d’histoire »

SIDIKI DIABATE
SIDIKI DIABATE

Sidiki Diabaté incarne la génération montante des Maliens qui rayonnent au-delà des frontières. Âgé de 25 ans, le multi-instrumentiste, marche sur les pas de son père, mais en s’adaptant à son époque. Interview.

Sidiki Diabaté Jr aussi appelé « le petit prince de la kora est de la 72e génération de l’une des plus grandes familles de griots « korafola » (joueurs de kora) d’Afrique de l’Ouest. Le jeune homme s’est fait connaître en mêlant les notes de sa kora électrique au rap. Jeune Afrique l’a rencontré à l’occasion de son passage à Paris.
Jeune Afrique : vous venez d’une longue lignée de joueurs de Kora. Quel sens donnez-vous à votre pratique instrumentale ?

Sidiki Diabaté : Quand je joue ma musique, j’ai le sentiment de représenter la culture africaine. Mais c’est aussi ma carte d’identité : l’instrument sur lequel je joue, la kora, est l’un des symboles de la société mandingue.

On vous sent très proche de votre père Toumani Diabaté, qui a donné une portée universelle à la musique africaine. A-t-il une grande influence sur votre travail ?

Etre son fils c’est une chance. Il a été un père formidable et m’a beaucoup appris. Ce n’est pas quelqu’un d’égoïste, il a toujours été là et m’a donné beaucoup de conseils.
Comment choisissez-vous vos collaborations musicales ?

La plupart des artistes avec lesquels je joue sont des amis ou des artistes qui sont des exemples pour moi. Et si mes collaborations sont souvent africaines, c’est une manière de montrer notre unité. L’Occident ne connaît que 2% de la culture africaine, il est grand temps de changer ça. Nous représentons la nouvelle musique africaine.

Comment expliquez-vous l’intérêt récent et grandissant des rappeurs français pour les sonorités du continent ?

C’est parce que les gens sont en quête d’originalité et d’authenticité. Ils sont fatigués des mêmes procédés musicaux pour les mêmes rendus qu’on entend un peu partout. De plus en plus de personnes veulent une musique qui a une histoire et celle de l’Afrique en est chargée. Maître Gims, Lefa, Niska, Black M, MHD en sont une preuve. Bien qu’ils soient français, ce sont à mes yeux des Africains et ils le montrent bien dans leurs œuvres.

Comment l’idée vous est venue d’associer la Kora au rap ?

Mélanger les deux m’a toujours tenté. Faire les choses comme je le sens m’aide à être épanoui dans mon activité.

Quels sont les chanteurs qui vous inspirent ?

Quelques artistes américains tels que les Fat joe, P. Diddy mais aussi des DJ comme David Guetta et le guitariste Carlos Santana.

L’artiste Booba vous a-t-il vraiment plagié ?

Il m’avait appelé quelques temps avant la diffusion de Validé mais je croyais que c’était une blague. On s’est revu par la suite et nous avons discuté. Le plus important dans tout ça c’est que c’est l’Afrique qui gagne.

 

in Jeune Afrique

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