Guinée-Conakry : Le président Alpha Condé entend « engager une action en justice » contre l’ong Global Witness qui accuse son conseiller de fils, Mohamed Alpha Condé, de « corruption » dans le dossier de Sable Mining.
En conférence de presse ce dimanche, au retour de Kigali, le Président guinéen n’a pas échappé à la question qui fait des vagues, depuis quelques jours. Les accusations de Global Witness contre le Conseiller près du père, Mohamed Alpha Condé, « font rire » le Chef de l’Etat, et « franchement ».
« Qui d’entre vous a vu mon fils ici » a-t-il posé comme question aux journalistes, avant de répondre à la question. Deux ou trois doigts se sont montrés, dans l’assistance.
« De toute façon, deux tiers d’entre vous ne le connait pas » juge-t-il.
« Nous allons engager une action en justice » contre l’ong Global Witness. « Cette og va nous expliquer les conditions d’octroi de cette licence » à l’entreprise Sable Mining.
Dans un rapport de l’ong Global Witness adressé au panafricain Jeune Afrique, « Sable Mining a obtenu de manière irrégulière le gisement de fer du Mont Nimba (dans le sud de la Guinée, au croisement des frontières avec la Côte d’Ivoire et le Liberia) ainsi que le droit de faire transiter la production du gisement par le Liberia, une autorisation refusée aux géants du secteur Rio Tinto et Vale.
Le représentant de Sable Mining, Aboubacar Sampil, proche d’Alpha Mohamed Condé, le fils du président Alpha Condé, est accusé par Global Witness d’avoir «corrompu » pour le compte de Sable Mining des membres de l’administration du pays pour lui octroyer le permis minier du Mont Nimba – cette fois-ci avec succès, en janvier 2012 – en dépit du moratoire sur l’octroi des licences en cours à cette époque.
« Ce ne sont pas les ong qui gèrent la Guinée. Elles peuvent écrire ce qu’elles veulent….Comme on n’arrive pas à m’atteindre, on passe par mon fils. Mais je ne suis pas impressionné » poursuit Alpha Condé.
Face à la presse, quelques ministres et le Haut Représentant, Sydia Touré, M.Condé a rappelé avoir compris, avant même son élection en 2010, les causes des problèmes de plusieurs chefs d’Etats africains.
« Les chefs d’Etat échouent en Afrique à cause de l’argent, les femmes et la famille », affirme-t-il. Il fustige le fait que nul ne parle des conditions dans lesquelles il a retiré le mont Simandou des griffes du richissime Beny Steinmetz, propriétaire de BSGR.
« Cette mine- dont Sable Mining dispose la licence,ndlr- ne fait même 500 mille tonnes de fer comparativement au Simandou » dit-il.
« Trois décisions »
Elu pour la première fois en 2010 à la tête e l’Exécutif guinéen, le candidat du RPG se rappelle avoir pris « trois décisions ». Celles-ci se nomment « Publication sur l’internet de tous les contrats miniers, du Code minier et la revue de tous les titres et conventions miniers ».
De ce point de vue, le Chef de l’Etat guinéen dit « avoir trouvé » déjà signé la licence de la société Sable Mining.
« ça me fait rire, franchement… » ironise-t-il.
A la publication de ce rapport dans la presse, le gouvernement guinéen semble avoir pris le taureau par les cornes.
Dans un communiqué, le ministre guinéen des Mines a « demandé à son homologue de la Justice d’examiner les circonstances d’acquisition de tous les permis accordés à l’entreprise enregistrée aux Iles Vierges Anglaises, Sable Mining, depuis sa première entrée dans le secteur minier de la République de Guinée en 2010. »