vendredi, avril 19, 2024

Burkina : premières municipales de l’après-Compaoré dans le calme

Images d'archives
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Les Burkinabè votaient dans le calme dimanche pour élire leurs maires à l’occasion des premières élections municipales tenues dans ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest depuis la chute du président Blaise Compaoré en 2014.

Les municipales sont « un des maillons les plus importants qui manquaient à la chaîne. Nous nous satisfaisons d’avance de la mise en place des mairies et des conseils régionaux qui vont permettre d’accomplir cette mission de démocratie à la base », a déclaré le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré après avoir glissé son bulletin dans l’urne à Ouagadougou.

Quelque 5,5 millions d’inscrits étaient appelés aux urnes pour ces élections qui doivent tourner définitivement la page de la Transition, issue du renversement du dirigeant chassé par la rue en octobre 2014 après 27 ans au pouvoir.

«J’ai voté pour que les conseillers municipaux et le prochain maire réparent bien nos routes et surtout règlent les coupures d’eau récurrentes dans notre quartier », témoignait Amado Ilboudo, 56 ans, venu voter à l’école Gueswenbala, dans la banlieue sud de Ouagadougou.

«Je veux le changement. C’est pourquoi je suis venue voter. J’espère que mon parti va gagner et qu’on remportera les 6 postes dans notre secteur », espérait Adja Tapsoba, candidate au conseil municipal dans le quartier Patte d’oie de l’arrondissement 12, au nom du parti présidentiel.

Plus de 80 partis et formations briguent 20 000 postes de conseillers municipaux qui vont désigner les maires devant administrer pendant les cinq prochaines années les 368 communes du Burkina Faso. Le régime de la Transition avait dissous tous les conseils municipaux mis en place sous Blaise Compaoré et remplacé les maires par des préfets en attendant l’organisation d’élections.

Le président Kaboré, élu fin novembre au 1er tour avec 53% des voix, espère une victoire éclatante pour conforter son pouvoir et son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP).

Le CDP, l’ancien parti-État de M. Compaoré, et ses alliés de l’ancienne majorité présidentielle souhaitent quant à eux se remettre en selle après la dissolution par la Transition des conseils municipaux dont ils contrôlaient la quasi-totalité.

De son côté, l’Union pour le progrès et le changement (UPC), dont le leader Zéphirin Diabré a fini deuxième de la présidentielle, compte améliorer ses acquis.

Faible participation

Ce scrutin, initialement programmé le 31 janvier, a été reporté après l’attaque jihadiste ayant fait 30 morts au centre de Ouagadougou le 15 janvier.

La sécurité des bureaux de vote, notamment le long de la frontière malienne où deux gendarmes ont été blessés lors d’une attaque cette semaine, constitue un des enjeux de la journée. Au total, 24 000 policiers, gendarmes et militaires étaient déployés dans le pays dimanche.

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé samedi le report à une « date ultérieure » du scrutin dans trois communes rurales à cause d’actes de « vandalisme » perpétrés contre ses bureaux dans ces localités, qui représentent moins de 1% de l’ensemble des communes.

Quelques heures après l’ouverture des bureaux de vote à 06h00 (locales et GMT), la participation demeurait cependant faible comparée à la présidentielle de novembre 2015.

«L’affluence devant les bureaux de vote n’est pas aussi importante que pour la présidentielle (…) parce que les élections municipales ne drainent pas de foule », a expliqué le président de la CENI, Me Barthélemy Kéré.

L’installation de nouveaux conseils municipaux devrait permettre le redémarrage de la coopération décentralisée dont le Burkina Faso est l’un des principaux bénéficiaires dans le monde.

Une grande partie des communes du Burkina sont jumelées à des villes africaines et européennes, surtout françaises. Outre la coopération culturelle, sportive et même économique, ces jumelages permettent de mettre en place de nombreux projets de développement en faveur des populations à base notamment de construction d’écoles, de centres de santé, de routes et d’adduction d’eau potable.

Jeune Afrique

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