En Guinée, depuis bientôt un mois, le sujet le plus commenté dans les médias (toutes catégories confondues), est relatif à l’ethnie…sur le terrain politique. Les Guinéens jouent avec le feu du sommet à la base.
C’est Alpha Condé, le président de la République, qui a été accusé d’avoir traité de « malhonnêtes » les cadres d’une ethnie, celle dont lui-même serait issu. Le débat a été si houleux que l’actuel locataire du palais Sèkhoutouréyah, les jours suivants, a été obligé de revenir au siège de son parti, le RPG Arc-en-ciel, pour semble-t-il, mettre les points sur les « i ». Les critiques pensent qu’il a rectifié le tir, tant le « dérapage » était dangereux pour la survie même du parti qui l’a porté au pouvoir. Rideau.
Cette scène est symptomatique du niveau souterrain du débat politique en Guinée. On pourrait être amené quelques fois à penser que ni les hommes politiques, ni les journalistes -qui amplifient ces sujets souvent de moindre importance- ne sont conscients du retard de leur pays dont le citoyen lambda vit au dessous du seuil de la pauvreté.
L’ethnie occupe, malheureusement, une place centrale dans les conceptions des formations politiques en Guinée. De sa création à son épanouissement, les partis politiques du pays sont dominés par l’ethnie du « Président du parti », souvent fondateur.
Du combat politique jusqu’à la gestion du pouvoir, l’ethnie est au centre des débats politiques.
Boubacar Cissé, coordonnateur résident du Système des Nations-Unies en Côte d’Ivoire, analysant la longue période de crise politique que ce pays ouest africain a connue, trouve comme une des causes, l’instrumentalisation politique des ethnies. Cela ressort, à l’en croire, dans une étude faite par une organisation qui s’appelle Interpeace . Lire le quotidien « Fraternité Matin du 13 juin 2016.
Depuis plusieurs années, en Guinée, ce n’est presque pas un secret pour le citoyen : l’ethnie est au service de la politique. Jetez un coup d’oeil dans le rétroviseur ou analysez la situation actuelle du pays, les résultats sont effarants. C’est d’ailleurs blanc comme cachet d’aspirine.
Poursuivant son intervention chez nos confrères de « FratMat », Boubacar Cissé ajoute des causes de la longue crise ivoirienne. Elles ont pour noms : la faiblesse de l’Etat, les problèmes de gouvernance (démocratique, économique, sociale et sécuritaire)…Dites moi si la Guinée est loin de ce tableau…
A nous revoir