Fin 2014, le général Nouhou Thiam et le colonel Sadou Diallo, deux des six militaires arrêtés à la suite de l’attaque du domicile d’Alpha Condé, en juillet 2011, avaient porté plainte pour détention abusive. Pourquoi ? Parce qu’ils avaient déjà passé plus de trois ans en prison alors qu’ils n’avaient été inculpés « que » pour désertion et/ou violation des consignes, et que la peine maximale prévue en pareil cas n’excède pas deux ans.
À ce jour, l’État ne leur a toujours pas versé les dommages et intérêts auxquels il a été condamné.
L’affaire ne s’arrête pas là : le chef d’état-major général des armées a décidé d’imposer aux six hommes une « suspension en solde et accessoires militaires ». Tous les six ont pourtant été libérés, le 3 mars. Ils n’ont pas été radiés de l’armée et sont même toujours en poste.
Quant à cette nouvelle sanction qu’ils se sont vu infliger, « seul le président, sur proposition du ministre de la Défense, aurait pu la prononcer, confie une source proche du dossier. Ce type de punition, que l’on qualifie de statutaire, ne peut pas être décidé par le chef d’état-major ».
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