Guinée-Conakry : Le Rapport 2015 du Groupe de la Banque mondiale sur l’ « Évaluation des politiques et des institutions nationales » montre des « résultats mitigés pour les pays africains ». La Guinée, contrairement à 2014; figure parmi les sept pays ayant « renforcé leur cadre de gouvernance ».
Selon l’Évaluation des politiques et des institutions nationales 2015 (CPIA) pour l’Afrique subsaharienne, sept pays sur trente-huit ont amélioré leur performance tandis que douze pays ont vu leur note décliner.
Ces pays sont le Ghana, les Comores, le Tchad, la Guinée, Madagascar, le Rwanda et le Zimbabwe, qui, au terme des analyses, « ont renforcé leur cadre de gouvernance, contre neuf pays en 2014, tandis que six pays ont enregistré une baisse, contre quatre en 2014. »
Ce document note que « La faible performance des pays africains en matière de gouvernance démontre que la capacité des institutions publiques doit être renforcée afin qu’elles rendent des comptes concernant leurs actions de développement humain, de sécurité et de justice aux citoyens. »
Pour l’année 2015, cette évaluation des politiques et institutions nationales attribue une note de 3,1 à la République de Guinée, inférieure à la moyenne en Afrique subsaharienne.
Bien qu’un certain nombre de pays restent très performants, les pays africains éligibles au soutien de l’IDA accusent toujours un retard dans la qualité de leurs politiques et de leurs institutions, a déclaré Albert Zeufack, Économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique. Des mesures urgentes doivent être prises pour parer aux difficultés macroéconomiques croissantes auxquelles font face les pays africains telles que les pressions à la baisse sur les soldes budgétaires et du compte courant, la baisse des réserves de change, la dépréciation des monnaies, l’inflation et un alourdissement du fardeau de la dette. »
La CPIA évalue la performance et les défis des pays pauvres afin de déterminer l’allocation de prêts à taux zéro et de dons aux pays éligibles au soutien de l’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale.
Les techniciens de cette évaluation remarquent que « Les notes de la CPIA évaluent la qualité des progrès réalisés dans le cadre politique et institutionnel de chaque pays en utilisant 16 indicateurs de développement dans quatre domaines : gestion économique, politiques structurelles, politiques de lutte contre l’exclusion sociale et de promotion de l’équité, et gestion et institutions du secteur public. Chaque indicateur des pays est noté sur une échelle de 1 (faible) à 6 (fort). La note globale de la CPIA correspond à la moyenne des quatre domaines évalués.
Rapport WB_CPIA_Report_June2016_FRN_CE_final_web
Aussi, ils soulignent que « La moyenne des notes de la CPIA pour les pays d’Afrique subsaharienne s’élevait à 3,2 en 2015, une performance similaire à celle de 2014. Cette note est dorénavant identique à celle de tous les pays admissibles au soutien de l’IDA, toutes régions confondues. »
Le Rwanda est en tête du classement avec une note de 4,0, suivi du Cabo Verde, du Kenya et du Sénégal, qui reçoivent une note de 3,8. La performance du Ghana est également remontée de 3,4 en 2014 à 3,6 en 2015.
«La fin du super cycle des matières premières a mis en lumière les vulnérabilités de la structure des économies de l’Afrique subsaharienne, explique Punam Chuhan-Pole, économiste principal de la région Afrique à la Banque mondiale et auteur de ce rapport. Toutefois, les difficultés actuelles présentent également des opportunités pour accélérer les réformes fondamentales destinées à renforcer la compétitivité et la diversification, lesquelles sont essentielles pour développer les perspectives de croissance et mettre fin à l’extrême pauvreté. »
En Guinée, dans l’opinion, il sera difficile d’expliquer ce bond qualitatif dans la gestion des affaires tant le populo tire le diable par la queue.