Guinée-Conakry : Le porte-parole du gouvernement, Albert Damantang Camara, affirme que l’Exécutif doit « veiller » à ce que les manifestations de rue annoncées après ramadan-qui finit ce mardi-n’engendrent une « nouvelle crispation politique » dans le pays.
« L’opposition souhaite exercer un droit, le gouvernement devra exercer également sa responsabilité en maintenant l’ordre public et en veillant à ce que ces manifestations n’engendrent pas encore de nouvelle crispation politique. Sachant que la responsabilité première revient à celui-la qui organise la manifestation à savoir l’opposition. Nous espérons que le sens de responsabilité de la mesure prévaudra en l’occurrence » affirme Damantang Camara ce mardi à l’occasion d’une conférence de presse à Conakry.
L’opposition dite républicaine, à la tête le président du parti l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, a menacé d’organiser depuis un mois, des « marches pacifiques » pour exiger un dialogue avec le pouvoir.
(…) Si le dialogue ne marche pas, peut être que le gouvernement a sa part de responsabilité. Mais l’opposition qui est partie prenante du dialogue à l’Assemblée nationale et à la CENI, est au même niveau de responsabilité que le gouvernement ! Il faut que chacun fasse des efforts pour que le dialogue avance. Je ne pense que ces efforts se trouvent dans la rue surtout quand on sait les conséquences que ces manifestations ont eu jusqu’à présent en République de en Guinée » analyse le porte-parole du gouvernement guinéen.
Le ministre porte parole du gouvernement Albert Damanta Camara, s’est entretenu avec la presse nationale ce mardi 05 juillet, à la veille de fête de ramadan, marquant la fin de ce mois saint. Des questions d’actualité nationale, à savoir le dialogue politique, la prochaine marche de l’opposition annoncée, le retrait ou pas de Rio Tinto sur le projet Simandou et autres sujets ont été abordés.
Vingt quatre heures avant le délai fixé par l’opposition, le ministre Albert Damananta Camara, leur rappelle d’arrêter de placer l’argument de leur marche par le retard du dialogue politique.
«Je crois que systématiquement on essaye de mettre la justification des manifestations sur le fait qu’il n’ y a pas de dialogue. Ce qui est absolument faux. Il n’y a pas de dialogue tel que le veut l’opposition, aux conditions que veut l’opposition, quand elle veut, où elle le veut, comme elle le veut. C’est possible, mais ça vous comprendrez qu’aucun gouvernement n’est obligé de se plier à ce type d’exigence » durcit le ministre de l’Enseignement professionnel.
« Mais, poursuit-il, il y a un dialogue qui est permanent au sein de l’Assemblée nationale et au sein de la CENI. Puisqu’on parle par exemple d’élection et au niveau de laquelle je le répète, tous les acteurs sont représentés. Donc, le dialogue politique existe en Guinée, c’est faux de faire croire le contraire. Maintenant, ils- les opposants,ndlr- souhaitent que le dialogue soit porté à un niveau plus élevé, en faisant jouer le statut du premier ministre qui est constitutionnellement le garant du dialogue politique. Il faut savoir une chose, c’est qu’ à chaque fois que vous montez d’un niveau dans la résolution d’un problème pour chercher des solutions, ça veut dire que vous avez échoué au niveau où vous étiez ».
En Guinée certaines rencontres entre le gouvernement et l’opposition sur la reprise du dialogue a parfois échoué par la suite. Le porte-parole du gouvernement pointe du doigt la même opposition d’être à la base de cet échec.
Balla Yombouno