Tout à sa stratégie de prise de hauteur et de distinction présidentielle face à la récente inflation de candidatures dans son camp, le chef de l’Etat entendait profiter de l’ouverture de la Semaine des ambassadeurs, mardi 30 août au matin à l’Elysée, pour vanter sa «responsabilité dans le règlement des crises » internationales.
Et livrer une sorte de testament diplomatique, à son avantage bien sûr. Las ! Le départ de son ministre de l’économie, qui a fuité à peu près au même moment, a tout emporté. Cabinet retranché, journalistes prestement évacués de la cour de l’Elysée, bientôt fermée pour éviter d’alimenter le feuilleton avec des images du démissionnaire quittant le palais… Comme si la fatalité, une fois de plus, avait frappé un président à bout de souffle qui, en cette fin de quinquennat, ressemble de plus en plus au héros malheureux d’une tragédie grecque.
Cette fracassante démission, qui souligne cruellement que plus personne n’épargne le chef de l’Etat sortant, ni ses adversaires socialistes, ni même ses plus proches, est pourtant tout sauf une surprise. Après plusieurs mois de tensions, et surtout après le meeting de précandidat organisé par Emmanuel Macron deux jours avant l’intervention présidentielle du 14 juillet, les deux hommes étaient convenus de se revoir à la rentrée. C’est ce qui s’est passé, lundi 29 août, à 10 heures, dans le bureau présidentiel. Message de François Hollande à celui qui fut son fils prodigue :
«Tu connais les règles. Quand on est ministre, on se consacre entièrement à son action au gouvernement….
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