Au lendemain de l’explosion d’un engin au cœur de Manhattan ayant fait 29 blessés, les premiers éléments de l’enquête montrent qu’il s’agit bien «d’une bombe », mais les autorités sont précautionneuses quant à l’origine de cet engin. Si le gouverneur de l’Etat de New York, Andrew Cuomo, a qualifié dimanche 18 septembre l’explosion d’«acte terroriste » tout en précisant qu’il n’y avait «pas de lien avec le terrorisme international », le maire de New York et le chef de la police municipale ont été plus prudents, n’utilisant pas le terme « acte terroriste ».
«On sait qu’il y a eu une bombe, ça, c’est clair. Mais il va falloir travailler encore beaucoup pour savoir quelle motivation était derrière: s’agissait il d’une motivation personnelle, d’une motivation politique, on ne sait pas encore », a déclaré Bill de Blasio.
L’explosion est survenue vers 20 h 30 (heure locale) dans le quartier huppé de Chelsea. La déflagration, qui a secoué ce quartier très fréquenté le samedi soir, a fait 29 blessés, tous sortis de l’hôpital dimanche midi, et de nombreux dégâts encore très visibles, avec de nombreux débris et éclats de verre sur la 23e rue.
Le chef de la police municipale, James O’Neill, a souligné de son côté qu’« aucun individu ni groupe n’avait revendiqué » l’attaque pour l’instant, et que les autorités passaient en revue les images de vidéosurveillance et ont lancé des appels à témoins.
Sécurité renforcée dans la ville
«Une bombe qui explose à New York est clairement un acte de terrorisme, mais elle n’est pas liée au terrorisme international », avait déclaré plus tôt dans la journée le gouverneur de l’Etat de New York. Une façon de dire qu’il s’agit bien d’un acte terroriste, mais qu’il n’y a aucun lien avec l’organisation Etat islamique, qui n’a d’ailleurs pas revendiqué l’attentat alors qu’elle l’a fait pour une attaque à l’arme blanche qui a eu lieu dans le Minnesota.
Andrew Cuomo a par ailleurs confirmé qu’un autre engin explosif – une cocotte-minute à laquelle avaient été attachés des fils électriques et un téléphone portable, selon les médias – avait été retrouvé quelques pâtés de maison plus loin, sur la 27e rue. Celui-là n’a pas explosé et la police était en train d’analyser l’engin.
Alors que la ville s’apprête à accueillir de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement pour l’Assemblée générale annuelle de l’ONU qui s’ouvre lundi, le dispositif de sécurité dans la mégalopole américaine a encore été augmenté, avec le déploiement de quelque 1 000 policiers et agents supplémentaires.
« La présence policière a été renforcée dans les cinq districts », Manhattan, Brooklyn, Queens, Bronx et Harlem, de la ville de New York, a indiqué le chef de la police. Cependant, le gouverneur a souligné que cette mesure était prise par « précaution »: « Nous n’avons aucune raison de penser qu’il y a d’autres menaces immédiates », a-t-il souligné.
Tous ces incidents ont ravivé les craintes d’attentats islamistes, une semaine après que le pays eut marqué le 15e anniversaire des attaques du 11 septembre 2001, les plus graves jamais commises dans le monde avec près de 3 000 morts. Ils pourraient aussi peser sur la campagne très serrée qui se joue pour la présidentielle du 8 novembre prochain, opposant la démocrate et ex-secrétaire d’Etat Hillary Clinton au candidat républicain Donald Trump.
in LeMonde.fr
