mardi, avril 23, 2024

Fete nationale: les trois raisons de la fierté du Guinéen (Mamoudou Nagnalen Barry)

Mamoudou Nagnalen Barry, analyste économique et financier
Mamoudou Nagnalen Barry, analyste économique et financier

Au référendum du 28 Septembre 1958, quand tous les autres pays francophones africains acceptaient de rester soumis à la colonisation française, le peuple de Guinée, comme un seul homme, à environ 95%, a dit « Non » à la domination française, malgré « les conséquences punitives » annoncées par la métropole. Dieu Seul sait ce qu’aurait été l’Afrique Francophone si la Guinée n’avait pas fait ce choix.

La colonisation aurait-elle continué jusqu’à nos jours ? Les pays francophones seraient-ils devenus des DOM-TOM (Territoires et Départements Outre Mer) ? Personne ne le sait. Mais ce que tout le monde sait est que, ce jour là, le peuple fier et déterminé de la Guinée a posé un acte courageux qui aura changé le cours de l’histoire du continent.
Aujourd’hui, plusieurs décennies après ce choix héroïque, le peuple de Guinée, fragilisé par sa situation économique et sa pseudo stabilité sociopolitique, se demande souvent, si le jeu en valait la chandelle.

L’année passée, lors d’un diner offert par M. Lascaris, l’ex-ambassadeur des Etats-Unis en Guinée, le Diplomate nous demandait de lui dire pourquoi le peuple de Guinée était aussi fier. Il nous dit ce jour qu’il reconnaît que tous les peuples du monde sont fiers de leur pays, mais qu’il n’avait jamais été dans un pays où le degré de fierté était aussi grand.
Les amis n’avaient pas de réponse, j’en avais une. Il était content de voir quelqu’un qui lui expliquerait enfin pourquoi les guinéens, si pauvres, peuvent rester aussi fiers. Je lui ai dit ceci :
« Premièrement, le plus grand empire ayant existé en Afrique au Sud du Sahara (surtout de l’Ouest), l’empire du Mali, avait sa capitale en Guinée (Niani). Cet empire a aussi connu l’Homme le plus riche de tous les temps (Mansa Moussa Keita, selon Forbes) et a laissé comme héritage le Sosso Balla qui fait partie du patrimoine historique de la Guinée. Deuxièmement, le plus grand résistant à la colonisation française, le Napoléon de l’Afrique (selon les français), Almamy Samory Touré, est né en Guinée et avait la capitale de son empire en Guinée. Enfin, en 1958, quand tous les autres pays de l’AOF et de l’AEF ont dit « Oui » à la domination française, par crainte de représailles économiques et financières, le peuple audacieux de Guinée, de toutes les régions et de toutes les confessions politiques, a dit « Non » à la colonisation et a choisi la liberté dans la pauvreté à l’opulence dans l’esclavage. Voici trois des raisons qui, malgré les difficultés que traverse la Guinée, expliquent la fierté du Guinéen. Pour moi, ajoutai-je, le bonheur n’est pas que matériel, même si le matériel y contribue énormément.
Je conclus que ce n’est pas parce que la Guinée traverse des difficultés économiques passagères que nous enterrerons nos gloires du passé. Ces gloires sont des acquis et nous ne pouvons accepter de les oublier. Tôt ou tard, notre redressement économique sera entamé.

En ce moment, quand on aura transformé nos immenses potentialités en richesses réelles, quand on aura rehaussé notre capacité d’absorption pour attirer les investisseurs et donateurs de par le monde, quand on aura inondé le marché mondial avec le fer de Simandou et la bauxite de Dabola, quand on aura fourni de l’électricité à l’Afrique de l’Ouest, quand le grenier à riz de l’Afrique de l’Ouest sera reconstitué, quand nos pommes de terre voleront au-delà de l’Afrique de l’Ouest pour être servies dans des plats sur les terres de l’Antarctique, et fort de notre glorieux passé, nous serons encore sur le toit de l’Afrique. Si Soundjata Keita a pu le faire, si Samory a pu le faire, si Omar Tall, Alpha Yaya, Zégbéla Togba, etc. ont pu le faire, ce serait lâche que notre génération ne puisse pas le faire. Que ceux qui ne sont pas prêts pour le combat, ceux qui ne croient pas en nous, ceux qui voient la bouteille à moitié vide, nous laissent avancer, nous autres y croyons, et y sommes attelés.

A la jeunesse et aux femmes, habitées par le chômage, l’incertitude et le désespoir, croyons en l’avenir car, comme le disait Hugo, comme un oiseau sur les toits se déplace le bonheur de maison à maison, de pays à pays. Notre tour arrivera, arrive, et soon inshAllah.

Bonne fête d’indépendance à tous.

BARRY Mamoudou Nagnalen
Analyste Economique et Financier
Expert National/Consultant
666 565845 /623 791196

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