
Guinée-Conakry : Les 404 commerçants victimes des pillages et destructions de biens, en marge de la présidentielle de 2015, réclament par voie judiciaire à l’Etat à travers deux communes de la capitale, la réparation des préjudices subis, a appris GuinéeTime de bonnes sources.
« Nous saisissons l’an 1 des douloureux évènements pour solliciter que conformément à l’Article 9 de notre Constitution, que Justice soit rendue dans un délai raisonnable afin que nous soyons rapidement rétablis dans nos droits », explique le président de l’association des victimes de pillages et destructions au cours des évènements pré-électoraux (AVPDPE 2015), ce lundi matin.
Dans cette organisation, 404 commerçants victimes des marchés de deux communes de Conakry, en l’occurence Matam qui abrite le grand marché Madina et Matoto, qui en a un autre. Selon leur estimation, le total des pertes enregistrées est estimé à près de 145 milliards de francs guinéens.
« Les communes de Matoto, Matam et le Gouvernorat de la ville de Conakry, qui ne sont autres que les démembrements de l’Etat sont tenus à réparation » accuse cette association de victimes. Laquelle estime d’ailleurs que la sécurité des opérateurs économiques « incombe à l’Etat guinéen ».
« Aujourd’hui, nous n’avons plus rien, sauf nos yeux pour pleurer. Faute de moyens, nos familles se sont dispersées, nos épouses sont parties, nos enfants sont renvoyés de l’école » pleurniche le président de l’association, au nom de tous.
Dans une déclaration publiée il y a quelques heures, les ong « Amnesty International et Human Rights Watch considèrent que l’absence persistante d’enquête digne de ce nom menée par les autorités sur les homicides résultant d’un recours à une force excessive constitue une violation du droit à la vie. »
Les deux organisations demandent aux autorités guinéennes de veiller à ce que des enquêtes exhaustives, transparentes et impartiales soit menées dans les meilleurs délais sur toutes ces violations et tous ces crimes, à ce que les responsables présumés soient déférés à la justice dans le cadre d’une procédure conforme aux règles d’équité des procès, et à ce que les victimes aient accès à des recours utiles et à des réparations pleines et entières.
Tant que la vérité n’aura pas été faite et que justice n’aura pas été rendue, les violences électorales se poursuivront en Guinée », a déclaré Corinne Dufka, directrice adjointe de la division Afrique de Human Rights Watch.
L’ouverture d’enquêtes sur ces crimes représentera une grande avancée en vue de mettre un terme au cycle de la violence et de l’impunité qui mine de longue date le respect des droits en Guinée. »