Samedi 29 octobre dernier, les députés (82 présents) ont adopté à l’unanimité les projets de lois relatifs à la protection du patrimoine routier ainsi que du patrimoine culturel et historique. Au cours des débats, certains élus suggéraient, entres autres, de revivre les orchestres nationaux et d’apporter une assistance financière aux hommes de culture (Ballets africains de Guinée) ayant hissé très haut l’emblème de la culture guinéenne. Alors que d’autres plaidaient pour le soutien et l’accompagnement des artistes de la nouvelle génération. Une étape de la plénière qui aura vu beaucoup de députés rappeler à cœur joie, la célèbre citation du journaliste Alain Foka : ‘’Un peuple sans culture est un monde sans âme’’.
Le ministre de la Culture, des Sports et du Patrimoine Historique M. Siaka Barry n’était pas en reste. A la suite de ce plaidoyer touts azimuts, le ministre Barry a pris la parole pour recadrer les députés. Dans un discours à la tonalité martiale, il a tenu à poser, selon lui, les ‘’questions qui vaillent’’.
En voici quelques morceaux choisis :
«Je voudrais vous poser une question qui, certes, n’aura pas sa réponse dans cette salle, mais qui va nous pousser à une certaine cogitation.
S’il est vrai qu’’’un peuple sans culture est un monde sans âme’’, j’aimerais poser la question suivante à cette illustre assemblée : qu’avons-nous fait de l’âme de notre nation?
L’âme de cette nation guinéenne est-elle bien préservée?
L’âme de cette nation se repose-t-elle là où elle doit se reposer?
Avant de dire à nos martyrs, à nos frères et sœurs qui nous quittent que Dieu ait leur âme, posons nous la question : que faisons-nous de l’âme de notre propre nation? Cette âme est constituée par notre culture. Il n’y a qu’à faire un saut du côté de ce qu’on appelle aujourd’hui Musée National, parce que moi je ne l’appelle pas Musée, pour voir dans quel état repose l’âme de notre nation. C’est cela la question qui vaille. Or, cette généreuse âme nous a été léguée avec une certaine magnificence par nos illustres devanciers. Ceux-là ont eu à faire face à leur engagement devant les Hommes et l’Histoire. Qu’avons-nous fait de leurs héritages?
Qu’avons-nous fait de l’héritage d’un Kéita Fodéba,
Camara Laye, Thierno Monénembo, qui est en train d’écrire avec nous l’histoire aujourd’hui. Voici les questions qui vaillent.»
Nabilaye