
Le fils du président équato-guinéen et vice-président est poursuivi par le parquet genevois pour «blanchiment d’argent » et «corruption ».
La justice genevoise a annoncé, jeudi 3 novembre, avoir procédé lundi au séquestre de onze véhicules de luxe appartenant à Teodorin Obiang, fils du président de Guinée équatoriale et vice-président. Les autorités suisses soupçonnent de «blanchiment d’argent » et de «corruption ». Les voitures ont été saisies sur le tarmac de l’aéroport de Genève.
Un porte-parole du procureur genevois a annoncé «l’ouverture d’une procédure pénale dirigée contre Teodorin Obiang », confirmant des informations parues dans la revue suisse L’Hebdo. C’est «dans le cadre de cette procédure » que les voitures en questions ont été séquestrées, dans la zone fret de l’aéroport de Genève, selon le communiqué. L’enquête se poursuivant, la justice genevoise préfère pour le moment ne faire aucun autre commentaire.
Selon L’Hebdo, on compte parmi les véhicules saisis une Porsche 918 Spider, évaluée à plus de 750 000 euros, une Bugatti Veyron, estimée à 2 millions, ainsi qu’une Koenigsegg One, un bolide suédois fabriqué à seulement sept exemplaires dans le monde – qui vaudrait plusieurs millions euros.
Le magazine avait révélé il y a plusieurs mois «les allées et venues incessantes des avions privés du clan Obiang à Genève » et ce, de janvier 2015 à mars 2016. Pendant cette période, alors que « les autorités américaines et françaises enquêtaient sur lui, Teodorin Obiang gérait ses affaires depuis Genève ».
En effet, la justice française s’intéresse aussi de près à Teodorin Obiang. Accusé de s’être bâti indûment en France un patrimoine considérable, il sera jugé à partir du 2 janvier 2017 à Paris dans l’affaire des «biens mal acquis ». Il y est poursuivi pour «blanchiment d’abus de biens sociaux », « détournement de fonds publics », «abus de confiance » et « corruption ».
Finalement, «après plusieurs demandes d’entraide adressées par la France, le Ministère public genevois a décidé d’ouvrir sa propre enquête », a-t-on appris le 18 octobre dernier. Il semblerait que rapidement après la confirmation de l’ouverture de l’enquête, plusieurs voitures ont été entreposées sur le tarmac. Mais Teodorin Obiang n’a pas réagi assez vite pour parvenir à faire sortir ses voitures du pays.
AFP/ AP