A Boston, Philadelphie, New York, Washington, Chicago, Austin et sur toute la Côte ouest, des manifestations ont eu lieu jusque tard dans la nuit de mercredi à jeudi.
Des milliers de manifestants se sont rassemblés, dans la soirée du mercredi 9 novembre à travers les Etats-Unis, pour protester contre la victoire surprise du républicain Donald Trump à la présidentielle américaine.
«Nous avons une voix ! », pouvait-on lire sur les pancartes de plusieurs centaines de jeunes manifestants qui s’étaient rassemblés devant la Maison Blanche, à Washington, pour une veillée aux bougies, en cette soirée pluvieuse, dénonçant les vues racistes, sexistes et xénophobes, selon eux, de Donald Trump.
«Les gens ont raison d’avoir peur », a déclaré l’un des organisateurs, Ben Wikler, annonçant aux participants que des manifestants se rassemblaient aussi à travers le pays. « Nous ne sommes pas seuls », criaient certains des jeunes rassemblés devant la Maison Blanche, où Donald Trump est attendu jeudi pour rencontrer Barack Obama.
«Nous sommes ici parce que nous ne sommes pas seuls dans ces moments sombres », a lancé Ben Wikler, directeur dans la capitale américaine du groupe de pression progressiste MoveOn.org.
«C’est un moment dur pour de nombreux Américains », a témoigné à Washington Ethan Miller, d’un groupe de défense des droits des employés, Jobs with Justice. « On a vécu une campagne pleine de racisme et de misogynie, et de nombreuses autres terribles tactiques qui ont finalement permis » à Donald Trump de remporter l’élection, accuse-t-il.
«C’est un moment dur pour de nombreux Américains »
A Boston, Philadelphie, New York et Chicago, notamment, des manifestations qui avaient débuté avec quelques centaines de participants avaient grossi jusqu’à atteindre plusieurs milliers, en début de soirée.
Dans le centre de Chicago, environ 1 800 personnes se sont rassemblées à l’extérieur d’un bâtiment appartenant au magnat de l’immobilier – la Trump International Hotel and Tower – en scandant des slogans tels que «Non à Trump ! Non au KKK [Ku-Klux-Klan] ! Non à une Amérique raciste ! »
A New York, plusieurs milliers de manifestants se sont réunis en plein Manhattan, à Union Square, avant de remonter vers la Trump Tower, où vit le président américain nouvellement élu. Le système électoral indirect américain «ne fonctionne plus du tout », déplorait Nicholas Forker, alors que Hillary Clinton a remporté le vote avec quelque 200 000 voix d’avance, selon les chiffres encore provisoires, mais pas en nombre de grands électeurs. « Il a vraiment besoin d’être réformé, c’est ridicule. »
De nombreux drapeaux américains partis en fumée
En Californie, Etat largement acquis aux démocrates, des lycéens et des étudiants ont quitté les cours et improvisé des manifestations sur les campus. Ils étaient 2 000 dans l’ouest de la ville, dans le quartier de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA). Dans le centre, 1 500 personnes se sont réunies devant la mairie pour crier : « Pas mon président ! » Une effigie géante du président élu a été enflammée, puis les manifestants ont défilé dans le centre-ville.
Quelque 1 500 lycéens se sont rassemblés dans la cour de la Berkeley High School, selon Charles Burress, porte-parole du district scolaire, dans la baie de San Francisco. Ils se sont ensuite dirigés vers le campus de l’université de Berkeley, connue pour son progressisme.
Près de 3 000 personnes étaient mobilisées non loin, à Oakland, où elles ont été dispersées par des tirs de gaz lacrymogènes, et 2 000 à Seattle (Etat de Washington), plus au nord sur la Côte ouest, et des étudiants de l’université du Texas ont défilé à Austin.
Une autre manifestation a eu lieu à l’Université de Californie à Davis, près de la capitale de l’Etat, Sacramento, où des étudiants ont bloqué les rues et scandé : «Vous n’êtes pas l’Amérique ! Nous sommes l’Amérique ! »
A Portland, également dans l’ouest du pays, quelque 300 personnes se sont rassemblées, selon les médias locaux, certaines ayant un temps bloqué la circulation, tandis que d’autres ont brûlé le drapeau américain.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/