Le militaire guinéen Toumba Diakité, ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara, a été entendu mercredi 28 décembre en fin de matinée par le procureur général de la cour d’appel de Dakar.
L’ancien chef de la garde présidentielle guinéenne a demandé à ne pas être extradé en Guinée, où il est accusé d’être responsable des massacres du stade de Conakry le 28 septembre 2009. Un mandat d’arrêt international avait été lancé contre lui. Diakité a été arrêté le 15 décembre dernier à Dakar, après une cavale qui aura duré sept ans.
C’est menotté et encadré par trois hommes de l’unité spéciale de l’administration pénitentiaire que Aboubacar Diakité, surnommé Toumba, est arrivé mercredi matin au palais de justice de Dakar.
Portant un survêtement rouge et des sandales blanches, il a été interrogé pendant moins de vingt minutes par le procureur général de la cour d’appel, en présence de son avocat. La date de cet interrogatoire n’a pas été communiquée et les différents services judiciaires ne souhaitaient pas en parler.
En fuite depuis sept ans, Toumba Diakité a un peu changé. L’ancien chef de la garde présidentielle guinéenne a une barbe de quelques jours, son visage est plus rond et il a pris quelques kilos.
Lors de cet interrogatoire, il a été question de son extradition en Guinée, comme l’explique maître Baba Diop, son avocat.
«M. Diakité a expliqué un certain nombre de raisons qui font qu’aujourd’hui, il souhaite des autorités sénégalaises la possibilité de s’établir ici, en attendant que probablement les personnes avec qui il doit être jugé soient également arrêtées et représentées. »
L’ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara est accusé en Guinée d’être responsable des massacres du stade de Conakry le 28 septembre 2009.
Les autorités sénégalaises et la défense attendent désormais que le gouvernement guinéen dépose une demande d’extradition. Maitre Baba Diop.
«Maintenant, la suite du dossier, nous l’attendons. C’est-à-dire qu’il faudrait qu’officiellement les autorités de la République guinéenne puissent formuler leur demande d’extradition et que cette demande soit transmise à la chambre d’accusation pour être étudiée. Maintenant, il faudrait discuter devant la chambre d’accusation si aujourd’hui toutes les conditions sont réunies pour son extradition. »
Selon l’avocat de Toumba Diakité, si cette demande n’est pas formulée d’ici 21 jours à compter de ce mercredi, la défense demandera la mise en liberté provisoire de l’ancien chef de la garde présidentielle guinéenne.
Détenu au camp pénal à Dakar, Diakité attend donc d’être entendu devant la chambre d’accusation de la cour d’appel.
RFI