Tout commence en 1998, selon le Canard. Celle qui se présente systématiquement comme une mère au foyer exemplaire, une “paysanne” assidue à la messe et non militante, se fait alors embaucher comme “collaborateur de député” – en l’occurrence, de son époux Fillon, député de la Sarthe.
Rien d’illégal jusque là, puisque chaque député dispose d’une enveloppe pour rémunérer ces collaborateurs, et qu’il n’est pas rare qu’ils en profitent pour employer des membres de leur famille. Médiapart a d’ailleurs révélé que l’Assemblée a rémunéré 52 épouses, 28 fils et 32 filles de députés en 2014… Mais encore faut-il que ceux-ci fassent au moins acte de présence. Or d’après le Canard, nul n’a le souvenir d’avoir croisé la discrète Penelope au Palais Bourbon.
Un salaire qui augmente de manière exponentielle
Le volatile détaille les salaires successifs de l’intéressée, qui croissent de manière exponentielle, à en faire pâlir ses “collègues” : de 3900 euros brut par mois en 2001, à 4600 euros en 2002, puis 6900 euros à partir de juillet 2002, en tant que collaboratrice de Marc Joulaud, député suppléant de François Fillon devenu ministre aux Affaires sociales.
Son contrat atteint un sommet en 2006 avec 7900 euros brut, si bien que les autres collaborateurs de Marc Joulaud – qui travaillent réellement – se partagent les miettes qui restent. Heureusement, Igor Mittrofanoff et Jeanne Robinson-Behre ont d’autres sources de revenu. Cette-dernière a cependant répondu au Canard :
“Je n’ai jamais travaillé avec elle, je n’ai pas d’info à ce sujet. Je ne la connaissais que comme femme de ministre”.
En octobre 2016, Pénélope Fillon déclarait par ailleurs au Bien Public: “Jusqu’à présent, je ne m’étais jamais impliquée dans la vie politique de mon mari“…
C’est bien embarrassant pour le candidat de la droite qui faisait l’éloge sur son blog en avril 2013 du “souci de transparence qu’impose le service de la France et des Français”.
“Ne rédigez jamais rien que vous ne voudriez retrouver dans Le Canard enchaîné”, aurait confié Pompidou à Marie-France Garaud quand elle est arrivée comme conseillère à l’Elysée. Il aurait pu ajouter : “Ne laissez pas traîner vos feuilles de paie, surtout quand elles sont honteuses”.
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