Guinée- Conakry/ Constat/ Alors que ce mercredi 22 février est décrété par le gouvernement guinéen pour la réouverture des classes après un peu plus de deux semaines de congés forcés consécutifs à la grève des enseignants, rien en a été à Koloma-Bomboli-Cirage.
Contrairement à plusieurs endroits à Conakry, où les cours ont (faiblement) démarré, dans ce quartier situé à l’intersection entre Bambéto et Cosa, d’ordinaires très agités pendant les mouvements de grève et autres manifestations politiques, il n’ y a pas eu de cours.
Les écoles sont pour la plupart restées fermées. Même les plus tenaces ont dû cadenasser leurs portes.
C’est le cas du groupe scolaire ‘’ELASAD’’ (Elhadj Amadou Sadjo Dondéwoli Diallo) où l’on aura surpris les coqs. Toutefois, une poignée d’élèves ayant investi la cour de l’école en cette matinée du 22 février, s’est tout, simplement, vu retourner à la maison par le fondateur de l’établissement. Comme le confirme ici Fatoumata Hakim Diallo, une élève en 8ème année. «Nous sommes venus ce matin pour suivre les cours comme on nous a annoncé hier (21 février Ndlr) à la télévision nationale. Mais aucun professeur ne s’est présenté. Et le fondateur Mamadou Lamarana Diallo nous dit de rentrer à la maison», témoigne l’écolière. Et jusqu’à 9 heures, confirme le fondateur, « je n’ai vu l’ombre d’aucun professeur. C’est pourquoi j’ai dit aux enfants de rentrer à la maison. »
Même constat au groupe scolaire ElHadj Ibraima Ly. A la seule différence qu’ici, au collège tout comme au primaire, certains enseignants auront répondu à l’appel. ‘’Jusqu’à dix heures, nous étions en classe. Certains enseignants avaient déjà commencé à dispenser les cours. Mais vu que la plupart des professeurs n’étaient pas venus, on nous a libérés’’, relate un élève de la 10 eme année.
Et le fondateur Loncény Camara de corroborer : «On était fin prêt pour redémarrer les cours. Mais non seulement, nombre de professeurs et élèves ne sont pas venus, mais aussi dès 10 heures, les tirs ont commencé à retentir dans le quartier. Et on ne pouvait pas prendre le risque de garder les enfants dans les salles de classe. C’est pourquoi on a été obligé de libérer les enfants.’’
Toujours dans le même quartier Koloma 2, au complexe scolaire ATT, il en aura été de même. Tout comme dans la plupart des écoles du coin.
Quand nous mettions ces lignes en ligne (13h ), les coups de feu y retentissaient encore. Et une folle course-poursuite s’engageait entre les agents de police et les manifestants surexcités, qui ont érigé des barricades à maints droits sur la chaussée sur la route Le Prince. Des pneus y sont calcinés et de gros cailloux placés ça et là.