Conakry, Guinée : Au moment où certaines grandes villes africaines négocient des TGV pour faciliter la mobilité des citoyens, Conakry n’arrive pas à maintenir un petit train de la banlieue qui, pourtant, soulage des milliers de personnes par mois.
Le train « Conakry-Express » est toujours à l’arrêt. Les promesses du ministre des Transports, Oyé Guilavogui, ne produisent toujours pas d’effets. Les 3.000 passagers quotidiens de ce train, faute de solutions de rechange, se ruent vers les véhicules.
Pendant les périodes de pointe, des milliers de guinéens sont déversés aux arrêts bus, en quête de moyens de transport.
Les plus chanceux se sont offerts leurs propres véhicules. Et bonjour aux embouteillages interminables.
Pourtant, en octobre dernier, lors d’un conseil des ministres, le président Alpha Condé lui-même a remonté les bretelles à son ministre des Transports.
« Le Chef de l’Etat a instruit le Ministre en charge des transports d’accélérer les travaux de réparation et de remise en marche du train Conakry-Express » avait-on lu dans le compte-rendu officiel du gouvernement.
Cette injonction n’a visiblement rien donné. Les guinéens continuent la descente aux enfers dans une capitale où la misère, la galère est la chose la mieux partagée
Quelques jours après le conseil des ministres, Oyé Guilavogui osait minimiser la souffrance de ses concitoyens
«C’est vrai que les gens sont peinés, mais c’est pas grave.Les gens ont pu s’accommoder » affirme au micro de la télévision d’Etat, le ministre des Transports.
«Pas de contrat avec l’Etat »
Le ministre Oyé Guilavogui révèle qu’il «n’y avait aucun contrat de concession entre l’Etat guinéen, sous le règne de la junte militaire, et la société chinoise », propriétaire du train.
Celle-ci a présenté à la Guinée une facture de 85 millions usd.
Les négociations entamées par les guinéens ont permis une révision de ce montant à 45 millions usd,, payables en 12 ans.