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Difficile pour l’heure d’être catégorique ! Alpha Condé sera candidat ou ne le sera pas à la présidentielle de 2020 ? C’est l’éternelle question à laquelle, le principal concerné ne laisse personne se faire une idée précise.
Cette question lui a été posée sous diverses formes, à plusieurs reprises, Alpha Condé a toujours opposé à peu près, la même réponse faite de la même chanson telle une sourate du livre musulman parfaitement mémorisée : « c’est le peuple qui va décider. Ce qui me préoccupe, c’est l’amélioration des conditions de vie des guinéens… »
Pour le moment, avec cette chanson, Alpha Condé a jusque-là défait et désarmé la poignée de journalistes qui ont osé cette question devenue subitement sensible, très sensible. A défaut de convaincre, le très politique Alpha Condé peut se frotter les mains de s’être toujours tiré d’affaire. Aucun journaliste n’est pour le moment parvenu à trouver la subtilité langagière nécessaire à même de prendre le meilleur sur Alpha Condé et lui faire dire, ses intentions réelles. C’est donc à la fois un échec et un défi pour les journalistes.
Qu’à cela ne tienne, le président Alpha Condé a beau se cacher derrière cette chanson, malheureusement, la mélodie silencieuse qui s’y échappe n’est pas sans loin de rappeler les fameuses « sirènes révisionnistes » de Kèlèfa Sall. Du nom du président de la Cour constitutionnelle. La gestuelle, la crispation qui s’échappent en filigrane du visage du président Alpha Condé lorsque l’on évoque le troisième mandat, si elles ne traduisent pas ses intentions réelles, elles provoquent tout de même une certaine gêne, un certain énervement brusque et soudain chez l’homme politique.
D’un autre point de vue, l’on est tenté de croire qu’ Alpha Condé va quitter le pouvoir en 2020 au terme de son second mandat présidentiel. Car, pour fuir les débats autour du troisième mandat, il prétend jeter toutes ses forces et énergies dans l’amélioration des conditions de vie des guinéens. Pourtant, après 7 ans d’exercice du pouvoir, le contexte socio-économique actuel n’est pas des plus enviables. Les difficultés d’accès aux services sociaux de base sont encore exécrables. L’eau potable, l’électricité, le transport, les infrastructures sanitaires, éducatives, routières etc.. se posent encore, malheureusement en terme de défi pour la majorité écrasante des électeurs guinéens.
Aussi, l’environnement politique national et international ne favorise pas le tripatouillage constitutionnel. Alhassane Ouattara, Mamadou Issoufou … ont déjà montré le chemin. Ils ne sont pas candidats à un troisième mandat conformément à la constitution. Ils l’ont déjà dit publiquement. Le Béninois Patrice Talon a promis de quitter le pouvoir au terme de son premier mandat alors que la constitution de son pays lui en donne la possibilité de briguer un deuxième. En France, François Hollande, n’ayant pas réussi à inverser la courbe du chômage, a pris la décision de renoncer à son droit de se représenter une deuxième fois à l’élection présidentielle.
Mieux que tout ça, l’homme revendique 40 ans de combat pour la liberté et la démocratie. Alors va-t-il sacrifier cet acquis sur l’autel de l’appétit présidentiel ? Rien n’est moins, sur. Ce qui est par contre sur, c’est que le pouvoir, c’est trop d’honneur. Les tapis rouges, les sirènes, les décrets etc.. peuvent faire tourner la tête de n’importe quel démocrate… Seules, les institutions fortes peuvent aider à limiter sinon arrêter la boulimie du pouvoir… Comme pour dire qu’en Guinée comme ailleurs, Montesquieu a eu raison d’écrire : » … il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir… ».
Le suspens continue !