Boké, Guinée : De Notre Correspondant- Le ministre des Mines et de Géologie, Abdoulaye Magassouba, a mis les populations de Boké en garde contre d’éventuelles « décisions douloureuses » que les sociétés minières peuvent prendre suite à l’enlisement de la situation insurrectionnelle qui y prévaut.
« Si la population de Boké ne fait pas attention, certaines sociétés minières peuvent prendre des décisions douloureuses…. » affirme Abdoulaye Magassouba lors d’une conférence de presse qu’il vient d’animer à Kamsar.
« Je ne veux pas que Boké soit comme Fria » dit-il. Fria est la terre de la première usine d’alumine. Rusal Friguia, il y a quelques années, face à la persistance des revendications syndicales, a simplement abandonné l’exploitation, jettant la ville et ses populations dans la misère.
Depuis les premières descentes dans les rues de Boké des jeunes en colère, réclamant le courant électrique dans la ville, des sociétés qui exploitent les ressources minières dans la zone sont victimes de blocus. Certaines ont vu leurs engins bloqués et incendiés.
Samedi dernier, le ministre Magassouba a rencontré les populations qui lui ont fait part d’une litanie de revendications dont l’emploi des jeunes de Boké, pas forcément qualifiés pour certains travaux dans les mines. Mais qui peuvent jouer les rôles de manœuvres ou d’ouvriers.
« Je refuse de vous mentir », avait-il lancé aux citoyens de Boké. Lesquels s’attendaient pourtant à des engagements formels de la part de ce membre du gouvernement.
Au moins un mort et 29 blessés sont victimes des dernières revendications sociales à Boké.
La ville de Boké abrite la compagnie des bauxites de Guinée (CBG), grand contributeur au budget national et deuxième employeur après l’Etat.
Le ministre des Mines promet très « prochainement » à l’opinion la réaction officielle du gouvernement face à ces revendications.
Par C.M