
Le président brésilien, qui a succédé à Dilma Rousseff, pourrait voir son mandat cassé par le Tribunal supérieur électoral, qui siégera à partir de mardi 6 juin.
A Brasilia, le palais présidentiel a pris des allures de bunker assiégé. Isolé, reclus, impopulaire et en sursis, le président brésilien, Michel Temer, fait mine de gouverner, mais son agenda est essentiellement consacré à sa survie politique. Le scandale retentissant provoqué par la révélation, mi-mai, d’une conversation qu’il a tenue avec un entrepreneur véreux, a plongé le Brésil, un an après la destitution de sa prédécesseure, Dilma Rousseff, dans une nouvelle crise politique.
Soumis à une enquête de la Cour suprême pour « corruption passive », « obstruction à la justice » et « participation à une organisation criminelle », le chef de l’Etat est désormais jugé indéfendable par une partie des siens. Mais l’homme, pugnace, résiste et martèle qu’il ne démissionnera pas afin d’accomplir son devoir : réformer un pays à la dérive. « Michel Temer argue qu’il veut le bien du Brésil. En réalité, il redoute la prison et sa résistance aggrave la crise d’heure en heure », estime Paulo Baia, professeur de science politique à l’Université fédérale de Rio de Janeiro.
Au-delà d’une possible inculpation par la Cour suprême, qui pourrait conduire à la suspension de son mandat, plus d’une dizaine de demandes d’« impeachment » (mises en accusation) ont été déposées à la Chambre des députés. Mais la menace la plus tangible est, à ce jour, le procès du Tribunal supérieur électoral (TSE), qui doit s’ouvrir mardi 6 juin. Selon un sondage réalisé par le site Congresso em Foco de suivi de l’actualité parlementaire, 62 % des leaders de parti estiment que Michel Temer ne restera pas plus de quatre mois aux commandes du pays. Une majorité pense que le TSE scellera son sort.
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