
Le développement ne se décret point. Il ne se fait non plus point par un coup de baguette magique. Le développement est bien le résultat, l’aboutissement, la conclusion d’une certaine forme d’organisation, de reforme politique, économique… et sociale.
La Chine où des journalistes guinéens suivent actuellement un séminaire professionnel en est un bel exemple.

Il y a 40 ans, la Chine avait, à peu près, le même niveau de développement économique que la plupart des pays africains. Mais aujourd’hui, l’Empire du Milieu a pris une bien nette longueur d’avance sur ces pays. Elle est actuellement à la première enseigne des premières puissances économiques du monde. Les pays africains eux- à quelques exceptions près- sont toujours à la traîne au rendez-vous du bilan, après 60 ans d’indépendance politique.
Ce samedi 15 juillet, dans le sillage des conférences et débats, un thème particulièrement intéressant a captivé l’attention des journalistes et fonctionnaires guinéens en charge de l’information. « La Reforme et l’ouverture de la Chine et le développement économique durable ». Pour développer ce thème fort évocateur, un professeur d’Université, Li Jun. En expliquant les grandes étapes de cette reforme et les actions initiées, M. Li Jun a indiqué avec force détail, le rôle déterminant donné au milieu rural.
Dans cette optique, il a été créé en Chine, quatre zones spéciales économiques qu’on dit zones ou projets pilotes. Et pour lesquelles les moyens conséquents ont été mobilisés en terme d’infrastructures de route, de l’eau, d’électricité, d’industrie, de business etc.. Et ça, ça été une réussite. Et lesdits projets ont été dupliqués à travers les autres parties du pays, a expliqué le professeur Li Jun.
A la question de savoir quelle proposition de plan de développement pour l’Afrique, singulièrement pour la Guinée, Li Jun qui connait bien le continent noir, a proposé pour l’essentiel, trois recettes : la stabilité politique; l’autosuffisance alimentaire et l’industrie de base.
Ces dynamiques méritent qu’on s’y attarde un peu. D’abord, la stabilité politique. Elle suppose qu’il faille allier, concilier ce qu’on appelle chez nous, « expression de la vitalité démocratique » désignée par les manifs sur les voies publiques et la préservation de la liberté d’aller et de venir. De manière à ce que les bruits de rue ne chassent ou découragent le peu d’investisseurs nationaux et étrangers dans le pays. Et rassurer les indécis que la Guinée est bien une destination où la sécurité et la justice sont garanties.
Ensuite, l’autosuffisance alimentaire. Aucun développement durable n’est possible sans dimension alimentaire. Cela renvoie à une certaine reforme agricole qui pourrait passer par des travaux d’irrigation d’envergure. Dame nature a été on ne peut plus généreuse à la Guinée. Elle a offert au sol guinéen, tous les ingrédients propres à faire de la Guinée, le grenier de l’Afrique de l’ouest. Aux Guinéens de travailler pour traduire ces immenses potentialités en biens de consommations. C’est en cas les tous, un passage obligé. Il faut bien manger pour réfléchir. Et penser à la troisième dynamique, enfin l’industrie de base. Celle-ci suppose qu’on a réglé en amont, les problèmes d’électricité et de l’eau potable sur l’ensemble du territoire national. Tout au moins en partie. Pour aller à l’industrie, il faut mettre en place des mesures incitatives à l’investissement. Puisque l’industrie, ce sont des capitaux et des technologies qu’il faille mobiliser. Puis, créer des zones économiques spéciales dans les localités prédisposées, à l’image du modèle chinois, en se fondant bien sûr sur les réalités et spécificités du pays. En cas de succès, étendre cette expérience au niveau des autres parties du pays. Et ainsi de suite…
De cette manière, on trouvera surement le chemin de la croissance économique, de l’émergence, et deviendra ainsi un pays prospère, un peuple épanoui, uni, fier de son identité et de son passé fort glorieux.
Beijing, Ismaël Camara