N’Zerekoré, Guinée : Les membres du collectif des organisations de défense des droits de l’Homme en Guinée forestière s’indignent des propos jugés « malveillants » du préfet de N’zerekore à l’occasion de son point de presse organisé le vendredi 28 février 2020.
« Si le président dit d’égorger quelqu’un, nous allons le faire… d’ailleurs, nous sommes un peu en retard sinon j’aurais cherché de gros fouets pour distribuer aux gens afin de bien fouetter ceux qui vont tenter d’empêcher les élections » reportées pour deux semaines. Il suffit de cette phrase pour que l’opinion s’en indigne.
« Cette déclaration du préfet de N’zerekore, qui d’ailleurs, n’en n’est pas la première, est de nature à inciter des individus mal intentionnés à commettre des actes barbares et violents.
Ces propos du préfet ne pourraient-ils pas insinuer un plan de vague arrestations et de massacres des populations de N’zerekore ? Pour preuve, dans la même journée, il a fait arrêter injustement et arbitrairement deux citoyens à Bounouma s/p de N’zerekore : M. Benjamin Lamah et M. Martin Loua. Cette attitude du préfet n’est ni plus ni moins qu’une violation des exigences de l’article 26 de la constitution du 07 mai 2010 qui dispose: « Quiconque occupe un emploi public ou exerce une fonction publique est comptable de son activité, et doit respecter le principe de neutralité du service public. Il ne doit user de ses fonctions à des fins autres que l’intérêt de tous>>.fin de citation.
Les membres du collectif qualifient également les propos du préfet de « délit de menace de mort », infraction prévue et punie par les dispositions de l’article 282 et suivant du code pénal guinéen.
Dans leur déclaration, « Le collectif des organisations de défense des droits de l’homme condamne avec la dernière énergie ces propos incendiaires de la part d’une autorité censée être la référence dans sa zone administrative.
En conséquence, nous invitons le procureur de la République près le tribunal de première instance de N’zerekore d’engager une poursuite judiciaire contre le préfet afin qu’il réponde de ses actes dans l’intérêt du maintien de l’ordre public ;
Le collectif n’exclut pas une éventuelle plainte contre l’État du fait de son préposé, préfet de N’zerekore, devant la cour de justice de la CEDEAO » dit le Collectif des Organisations de Défense des Droits de l’Homme.
Jules.L. Kombadouno