Conakry, Guinée : La plante artémisia annua fait objet d’une grande attention depuis que cette plante originaire d’Asie est présentée par l’OMS, comme « traitement possible du covid-19 ». Guineetime a pris langue avec un « passionné de la Nature », Vedely Jean-Valentin Haba, qui essaie « d’adapter » aux conditions climatiques locales, plusieurs espèces de cette plante venant de divers horizons.
Il y a lieu de signaler que depuis l’annonce audacieuse du président malgache, A.Rajoelina, sur le covid-organics, une tisane découverte sur la grande île comme « remède » à la pandémie du nouveau coronavirus, les chercheurs africains de la plante aux vertus multiples, l’artémisia, voient l’horizon s’éclaircir. Plusieurs années de travail acharné dans l’indifférence des citoyens et autorités, semble récompensé.
Vedely Jean Valentin Haba est un Economiste-Chercheur de l’Université de Julius Nyereré de Kankan. A Kankan, sur une moitié d’hectare de sa ferme agro-pastorale « Horeb », il essaie des espèces de l’Artémisia du Togo, du Malawi, du Cameroun…pour trouver un écotype approprié au climat du pays.
Depuis quelques semaines, précisément, M. Haba a le vent en poupe. Il a vendu 64 kilogrammes d’artémisia annua L et 500 sachets de 40 g de cette plante présentée il y a quelques jours par l’OMS, comme un « traitement possible du covid-19 », la pandémie qui infecte des millions de personnes dans le monde, mettant à rude épreuve les systèmes sanitaires les plus performants au monde.
Le Représentant Régional de l’OMS à Kankan, a même satisfait sa curiosité en allant visiter, personnellement, le champ d’expérimentation de 6300 mètres carrés de l’artémisia dans la ferme de M. Haba.
Pourtant, en 2017 et 2018, en dépit des conférences qu’il a organisées sur les vertus thérapeutiques de la dite plante, à laquelle avaient pris part des médecins, l’attention n’a jamais été aussi grande. Il avait d’ailleurs offert gratuitement des sachets de cette plante redoutable contre le paludisme aux médecins et autres pharmaciens. Sans aucun succès.
Covid-19 : les précieuses recommandations du Conseil scientifique
A Conakry, la communication, aussi hardie d’un certain Dr Kourouma Habib, épidémiologiste, sur les vertus de l’artémisia, ont attiré les projecteurs sur cette tisane extrêmement efficace contre le paludisme qui fait plus de 400 mille décès annuellement dans le monde.
Cette sortie médiatique a réconforté la Maison de l’Artémisia en Guinée et a touché le coeur de dame Lucile Cornet-Vernet, fondatrice de La Maison de l’Artemisia. Cette association mène des recherches et vient en aide aux habitants, d’Afrique notamment, en instaurant un réseau de centres de soins et de culture de la plante.
« Elle a fait un plaidoyer au près des chercheurs sur l’artémisia afin qu’ils s’intéressent aux essais de la plante pour le traitement du covid-19 » explique M. Haba.
« Je n’ai pas touché à un malade du covid-19, mais il se trouve que des proches de malades de cette pandémie achètent cette tisane avec moi et donnent à leurs proches. Ils me rapportent par la suite des guérisons. L’Artémisia a une vertu antirétroviral, renforce l’immunité et aide le patient à vite recouvrer sa santé » poursuit-il.
Sur le traitement du paludisme, les statistiques sont bonnes. Beaucoup de chercheurs de la Maison de l’Artemisia ont publié des articles sur l’efficacité de la plante sur le paludisme.
A Kankan où il coordonne une ferme agro-pastorale, Jean-Valentin Haba a offert gratuitement aux malades du paludisme, après des tests de laboratoires, 900 traitements entre 2017 et 2018. Plus de 105 patients ont fait le retour pour reconnaitre l’effet de la plante sur la maladie.
« Il y a cinq familles ici à Kankan, depuis cela, qui achètent régulièrement de l’Artémisia pour soigner le paludisme » reconnait Haba.
« L’itinéraire »
C’est en 2016 que Vedely Jean Valentin Haba fait la connaissance de la plante au Togo, lors d’une rencontre religieuse d’une semaine. Obnubilé par les vertus de l’Artémisia, Haba passe plus d’une semaine dans ce pays pour approfondir les connaissances sur la plante et en comprendre l’itinéraire de sa culture. Au retour en Guinée,les difficultés dans les essais font qu’il prenne langue avec Mme Lucile Cornet-Vernet. L’appui est considérable dans la poursuite des activités de la Maison de l’Artémisia Guinée.
Aujourd’hui, à travers le jardin de sa ferme agro-pastorale, M. Haba a déjà initié une dizaine de jeunes à la culture de la plante.
Le Conseil scientifique mis en place dans la riposte au covid-19, ne s’est pas encore prononcé sur l’artémisia comme potentiel traitement en Guinée contre le coronavirus. Il a signifié que « des travaux sont en cours sur les protocoles thérapeutiques et la valorisation des résultats de recherche ». Un moment attendu par les promoteurs de l’Artémisia en Guinée.
Amadou Touré
